MIJEK (territoires sahraouis libérés) - La visite de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Christopher Ross, dans les camps de réfugiés sahraouis, le 16 octobre prochain, est attendue avec "optimisme" par la direction du Front Polisario, a affirmé mercredi à Mijek le Premier ministre sahraoui, M. Abdelkader Taleb Omar. "Nous sommes optimistes quant à la visite de Christopher Ross dans les camps de réfugiées sahraouis", a indiqué M. Taleb Omar à la presse, en marge des festivités marquant le 35ème anniversaire de la Déclaration de l'union du peuple sahraoui, assurant que le Front Polisario "est prêt à faire tout ce qui est en son possible pour l'aider dans sa mission". "Nous espérons que l'ONU fera pression sur le Maroc, afin de l'amener à changer sa position et à se conformer à la légalité internationale", a-t-il ajouté. M. Taleb Omar a affirmé, dans ce cadre, que le Front Polisario s'attend à ce que M. Christopher Ross, qu'il considère comme "l'un des envoyés spéciaux de l'ONU les plus objectifs", £uvre de nouveau à relancer le processus des négociations. "Dans sa dernière lettre adressée aux amis du secrétaire général de l'ONU, M. Ross a précisé, clairement, quelle est la partie qui entravait le processus de paix, à savoir le Maroc", a rappelé le Premier ministre sahraoui qui a relevé, dans le même ordre d'idées, que "les envoyés du secrétaire général, avant Christopher Ross, traitaient l'agresseur et sa victime de la même manière". "M. Ross a été objectif est mérite respect et considérations", a-t-il dit. Constatant que le Maroc ne manifeste "aucun signe positif", M. Taleb Omar s'est, cependant, interrogé si M. Ross n'allait pas "jeter l'éponge comme l'avaient fait ses prédécesseurs, à l'instar de James Backer qui avait démissionné". Par ailleurs, s'agissant du 13ème congrès du Front Polisario, qui se tiendra l'année prochaine, le responsable sahraoui a rappelé que ce congrès a été reporté d'une année "pour donner une chance au processus des négociations et de paix". "Cette année a été importante, dans le sens où elle a permis de donner une visibilité à la stratégie à adopter dans l'avenir", a-t-il expliqué. Rappelant que la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance dure depuis 35 ans, soit 16 ans de lutte armée et 19 ans de lutte pacifique, M. Taleb Omar a souligné qu'"une grande partie des combattants et militants sahraouis croient que la période de la lutte armée a été plus bénéfique dans le combat pour la liberté". "C'est la période qui a contraint le régime marocain à accepter le principe de l'organisation d'un référendum d'autodétermination, après des années de refus", a-t-il noté. "Il parait évident que le Maroc a profité de la trêve pour renier ses engagements. Ce faisant, il a renforcé les combattants et les militants sahraouis dans leur conviction que seul le retour à la lutte armée est susceptible d'amener l'occupant marocain à reconsidérer sa position", a-t-il poursuivi. M. Taleb Omar a affirmé, enfin, que "les pays qui soutiennent l'occupant marocain doivent exercer des pressions sur lui pour qu'il révise sa position et s'engage dans la voix d'une solution pacifique".