Le tribunal de Sidi M'Hamed près la cour d'Alger a rendu mercredi son verdict à l'encontre des dix cadres de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), accusés dans l'affaire d'importation de vaccins périmés, avec notamment la condamnation à 10 ans par contumace de l'ex-directeur général de l'institut, Miloud Belkaïd. Actuellement en fuite, l'ancien directeur général de l'IPA (2002-2009), fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Les autres condamnés sont Omani Ammar, représentant du laboratoire indien (Serum Institut of India) avec six années de prison ferme, Abdelmadjid Boudiaf, ancien responsable des moyens généraux, avec six années et 200.000 dinars d'amende, Aït Ouras Ahmed, avec une année ferme et 100.000 dinars d'amende, et Dali Hamid, directeur général-adjoint au niveau de la commerciale, condamné à deux années ferme. L'inculpée Nadia Touabtia a été condamnée à quatre années de prison avec sursis, Boubekeur Djamila, à deux années avec sursis et Aït Ouras Lamine, à une année avec sursis et 50.000 dinars d'amende, tandis que Chaïb Ahmed a été innocenté. Les accusés devront également en outre payer des dommages et intérêts d'un million de dinars. Les mis en cause sont accusés de conclusion de marchés contraires à la législation, dilapidation des deniers publics et obtention de privilèges injustifiés. Le scandale a éclaté en 2009 concernant l'acquisition d'un grand lot de vaccins contre la grippe, la tuberculose, la rougeole et des vaccins pour nourrissons, via quatre contrats signés avec des laboratoires étrangers. L'enquête, qui a débuté en novembre 2009, a mis à jour la mauvaise gestion de l'ancien DG de l'IPA et découvert que la majorité des contrats passés avec des fournisseurs étrangers étaient non conformes à la réglementation des marchés. Elle a aussi fait la lumière sur les graves anomalies de gestion avec un préjudice, estimé par une expertise, à plus de 147 milliards de dinars.