Le débat sur le phénomène de la migration en Afrique est "devenu plus que nécessaire aujourd'hui en raison de la situation préoccupante, voire dramatique engendrée par cette problématique, tant dans les pays émetteurs que d'accueil", a estimé mercredi à Tipasa le directeur de Centre de recherche en économie appliquée pour le Développement (CREAD). Le responsable intervenait au 2e jour des travaux du symposium consacré au phénomène migratoire en Afrique et ses effets sur le développement du continent. "L'homme s'est de tout temps déplacé et cela ne gênait personne contrairement à ce qui passe aujourd'hui où le phénomène migratoire a des répercussions négatives aussi bien dans les sociétés de départ ou celles d'accueil", a souligné Farfara Mohamed Yacine. Il a invité les participants à "engager une sérieuse réflexion sur cette importante question, particulièrement dans le continent africain qui ne dispose pas malheureusement de banque de données fiables sur l'ampleur de ce drame". Pour lui, il s'agit surtout de saisir l'opportunité de cette rencontre pour observer le phénomène migratoire "à l'intérieur de l'Afrique et non pas seulement dans le sens Sud/Nord" qui, a-t-il souligné, "est loin de constituer le gros du phénomène comme l'on a tendance à le croire". Dans ce cadre, il a indiqué que la préoccupation des organisateurs de ce symposium "est très explicite", puisque son programme abordera le phénomène sous tous ses aspects à savoir, la migration régulière, irrégulière, celle de retour, le transfert des fonds de celle-ci vers le pays d'origine et ses effets sur le développement du continent, autant de questions qui méritent de faire l'objet de recherches approfondies, a-t-il dit. Pour lancer la discussion, la réflexion et l'échange qui sont les principaux objectifs de ce symposium, les participants ont été conviés au cours de cette journée à une communication sur "les migrations africaines et les défis du 21 eme siècle", présentée par un chercheur au CREAD, Musette Mohamed Saib, qui a rappelé, lui aussi que le gros de la migration se fait surtout à l'intérieur de l'Afrique et non pas seulement vers l'Occident. Les travaux de cette rencontre internationale sont organisés en ateliers et en séance plénière animés par des experts et chercheurs venus de pays maghrébins, méditerranéens et d'autres pays occidentaux.
