La création d'un dispositif de communication étatique et son renforcement a été recommandée, samedi à Alger, à l'ouverture du séminaire de formation des chargés de communication des ministères. La généralisation des cellules de communication et le renforcement des centres de documentation, ont été également recommandés par des experts présents à ce séminaire organisé par le ministère de la Communication au siège de l'agence Algérie Presse Service (APS). Dans sa communication intitulée "Evolution et état des lieux de la communication institutionnelle en Algérie", Belkacem Ahcene-Djaballah, ancien cadre supérieur du secteur de la communication, a présenté l'historique de la communication institutionnelle qui a connu six étapes en Algérie, a-t-il précisé. Entre 1962 et 1965, la communication institutionnelle était "pratiquement inexistante" et si elle existait elle était au service du politique, dont le souci était d'asseoir une stabilité politique, a-t-il expliqué. "Au cours de la deuxième étape (1965-1969), la communication d'Etat et des appareils (parti, organisations de masses) étaient fusionnée", a ajouté. Ahcene-Djaballah, relevant que cette communication était "plus propagandiste qu'informative", dans l'objectif d'une "stabilisation du nouveau pouvoir tant à l'intérieur qu'à l'extérieur". La période 1970-1979 avait vu une communication au service du développement avec les "3 R" (Révolutions agraire, industrielle et culturelle) et de gros investissements productifs."La communication était relativement stabilisée mais concentrée, car l'idée venait toujours de la Présidence", a encore expliqué cet ancien cadre supérieur du secteur de la communication. De 1980 à 1989, la communication était au service du "Tout-Etat", a indiqué. Ahcene-Djaballah, précisant "qu'en apparence la communication était orienté, alors qu'en réalité elle était éparpillée du fait de l'annonce des réformes à partir de 1986". En revanche de 1990 à 1999, la communication était "planifiée à un haut niveau" au service de l'image du pays, notamment avec la période du terrorisme. "Ce fut le temps des porte-parole et des cellules de communication pour une gestion utile de l'information sécuritaire", a-t-il dit. Pour ce qui est de la période 2000-2010, la communication est, plutôt, "offensive et au service de la croissance, l'option choisie étant celle du +Tout-com+", a-t-il ajouté. "A l'intérieur du pays, on cherchait à travers cette communication l'adhésion du citoyen à une politique théoriquement libérale et on attendait de lui des changements de comportements économique et sociaux, tandis qu'à l'extérieur, on attendait une plus grande participation des Etats et partenaires à la relance de l'investissement", a estimé cet expert . De son côté, la chargée de la communication corporate auprès de la société Naftal, Hamzaoui Ouahiba, a indiqué que la communication institutionnelle génère un capital images avec les partenaires, regrettant, à cet égard, que plusieurs projets en Algérie ne soient pas accompagnés d'une communication "efficiente". Elle a insisté sur l'importance des site web des entreprises algériennes qui s'adressent souvent à des opérateurs et investisseurs étrangers.