Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a interpellé jeudi l'Union européenne à "intervenir avec force" auprès des autorités marocaines afin de mettre un terme à la répression contre les Sahraouis, après l'assassinat d'un enfant dans le camp de protestation à l'Est de la ville d'El-Ayoun. Dans une lettre adressée aux dirigeants européens, le président Abdelaziz attire l'attention des dirigeants européens sur la situation dangereuse qui prévaut dans les zones sous le contrôle de l'occupation marocaine dont l'intervention violente a causé, dimanche dernier, la mort du jeune Elgarhi Nayem (14 ans) et occasionné des blessures à cinq autres, rapporte l'agence de presse sahraouie (SPS). Le président sahraoui a exprimé son inquiétude face à cet acte qui risque, a-t-il dit, d'être le début d'une campagne visant à terroriser les populations des camps de protestation ou à commettre un massacre contre eux. "Cette situation exige une intervention immédiate de l'Union européenne pour sauver la vie de ces innocents qui fuient la répression croissante des autorités marocaines", souligne le président sahraoui, insistant sur "l'urgence de telles mesures pour assurer la protection des droits de l'homme au Sahara occidental occupé, y compris la mise en place d'un mécanisme efficace pour protéger et surveiller la situation des droits de l'homme dans ces territoires". "L'Europe qui défend les libertés et les droits de l'homme ne peut continuer d'ignorer les crimes commis au Sahara occidental, par un partenaire privilégié de l'Union européenne situé à 15 km de sa frontière", a estimé M. Abdelaziz. Il a appelé l'Union européenne à "user de ses pouvoirs économique et politique contre le Maroc pour qu'il se conforme aux dispositions de la légalité internationale et permette au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance en toute liberté et démocratie". Le président sahraoui a demandé à l'UE de réviser ses relations avec le Maroc maintenant qu'il est établi que l'accord de partenariat, l'accord de pêche, le statut avancé et autres avantages accordés au Maroc par l'UE n'ont changé en rien l'arrogance et l'agressivité du Maroc mais ont au contraire encouragé ce dernier à dénier la légalité internationale par son occupation illégale du Sahara occidental et le pillage de ses richesses. "Par l'assassinat de l'enfant sahraoui le Maroc affiche une fois encore son mépris des principes fondateurs des droits de l'homme y compris le droit à la vie consacré dans toutes les chartes européennes et internationales", rappelle M. Abdelaziz.