"A force de rester tributaire de la demande et des prix des hydrocarbures consécutifs au ralentissement économique mondial, ceci occasionnera à l'économie algérienne des dégâts très considérables, dans le cas où la crise va perdurer". C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, le professeur Farid Yaici, doyen de la faculté des sciences économiques de l'université de Béjaia, lors d'une journée d'études sur le rôle de l'Etat dans les économies nationales, organisée par l'Assemblée populaire nationale, en collaboration avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Intervenant au cours d'une communication sous le thème "Les effets de la crise sur l'économie algérienne", M. Yaici a indiqué que "si la crise financière internationale, dans une première étape, a épargné l'Algérie, c'est parce que son système financier traditionnel était totalement déconnecté des marchés financiers internationaux". Par ailleurs, le professeur s'est montré très confiant quant aux possibilités algériennes de surpasser la crise multidimensionnelle qui secoue le monde à l'heure actuelle. "Si la baisse des recettes des hydrocarbures se prolonge, l'impact sur l'économie algérienne pourrait être amorti au niveau des réserves de change, les réserves accumulées dans le fonds de régulation des recettes budgétaires ainsi qu'au niveau des excédents de liquidités des banques publiques. Mais aussi, grâce aux possibilités et aux marges de croissance dans les secteurs hors hydrocarbures, si celles-ci sont coordonnées, bien sûr, aux différentes politiques du développement du capital", a-t-il argué. En effet, selon lui, les réserves de change estimées à plus de 138 milliards de dollars, le remboursement anticipé des dettes extérieures, la création du fonds de régulation des recettes budgétaires, qui est doté, à fin 2008, de près de 4 500 milliards de dinars, soit l'équivalent de 48 milliards de dollars, sont, entre autres, des instruments efficaces, jusqu'à l'heure, destinés à supporter les chocs conjoncturels. Néanmoins, l'efficacité de ces mesures préventives, souligne le conférencier, peut être insuffisante et ce, à travers la persistance du caractère rentier de notre économie. De ce fait, l'alternative est de fonder un appareil productif national solide et compétitif. M. H.