La Confédération générale des travailleurs (CGT) a demandé à la France, à l'Union européenne et à l'ONU de dénoncer l'"inadmissible" répression marocaine sur un camp de civils sahraouis à El Ayoun occupée et de "se prononcer publiquement" pour le respect des droits humains et sociaux de la population sahraouie Dans communiqué rendu public, le syndicat appelle aussi la MINURSO (Mission onusienne pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) à "s'interposer entre les agresseurs et les agressés afin de protéger ces derniers parmi lesquels il y a beaucoup de femmes et enfants". Selon un bilan provisoire du ministère sahraoui de l'Information, l'assaut donné lundi par les forces marocaines contre un campement de Sahraouis près d'El Ayoun occupée a fait onze morts et 723 blessés parmi les civils. La CGT condamne cette "brutale agression" qui est, à ses yeux, "inadmissible" car visant "près de 30.000 Sahraouis qui s'étaient regroupés (depuis plusieurs semaines) pacifiquement dans un camp de toile dans le désert, afin de réaffirmer leurs droits sur le territoire du Sahara occidental occupé par le Maroc et pour défendre leurs droits sociaux bafoués". Pour le syndicat français, les "autorités marocaines font preuve, une nouvelle fois, de leur volonté de ne pas négocier une solution à ce conflit historique, alors que des résolutions de l'ONU l'exigent (notamment la tenue d'un référendum d'autodétermination)".Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait qualifié de "très graves" les heurts intervenus suite à l'assaut donné par les forces marocaines d'occupation. "Il y a un problème d'urgence parce qu'à El-Ayoun les chocs ont été violents, les incidents très graves. On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville, le nombre des blessés et le nombre des morts" , a-t-il déclaré lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale française.