Un nouveau plan de lutte contre le diabète sera présenté devant le gouvernement dans les prochains jours, a annoncé dimanche à Alger le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes. Intervenant lors d'une journée de sensibilisation organisée à l'occasion de la journée mondiale du diabète célébrée cette année sous le thème "l'éducation et la prévention du diabète" avec pour slogan "maîtrisons le diabète, maintenant", le ministre a affirmé que ce plan est une action multidisciplinaire qui regroupe les ministères de la Santé, l'Education, l'Enseignement supérieur, l'Environnement et la Formation professionnelle. M. Djamel Ould Abbes a souligné que ce plan sera axé sur la sensibilisation, la formation et la prévention dans le but de diminuer le nombre de personnes atteintes de diabète. Le premier responsable du secteur de la santé a précisé que "l'Algérie compte plus de 1,3 millions de diabétiques chez l'adulte dont 1 sur 2 est méconnu", ajoutant que "notre pays risque de comptabiliser prés de 4,2 millions de diabétiques en 2025 si les mesures de prévention ne sont pas engagées" S'agissant des complications liées du diabète, M. Ould Abbes a fait savoir que 14% des dialysés sont des diabétiques, 21,8% des rétinopathies sont d'origine diabétique, 33% des neuropathies sont également des diabétiques et 25 % des amputations sont des artériopathies oblitérantes des membres inférieurs d'origine diabétique."1786 médecins généralistes ont été formés en vue d'améliorer la prise en charge au niveau des structures de proximité et 98 praticiens ont obtenu un cursus en diabétologie en vue d'assurer la couverture des zones dépourvues de spécialistes", a-t-il dit.Le ministre de la santé a indiqué que 27 spécialistes en diabétologie et 438 spécialistes en médecine interne et 106 spécialistes en endocrinologie ont été récemment affectés dans les régions enclavées ou éloignées dans le cadre du service civil. M. Ould Abbes a tenu à préciser que le consensus national sur le guide de bonnes pratiques en diabétologie en vue d'améliorer la qualité des soins sera validé avant la fin de l'année. Concernant le renforcement qualitatif de l'information sur cette maladie, le ministre a annoncé qu'un registre du diabète gestationnel était en phase de préparation pour être lancé durant le 2 ème trimestre 2011, et qui vient à s'ajouter au registre du diabète de l'enfant qui a été lancé à Alger et qui sera étendue aux autres wilayas. De son côté, l'officier de liaison par intérim du bureau de l'organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie Guy De Lannoy a souligné que les cas de diabète demeurent dans une grande mesure non diagnostiqués, et d autres cas sont diagnostiqués tardivement, habituellement après la manifestation des complications. Le même responsable a ajouté que de nombreux diabétiques en Afrique n'ont pas accès à un traitement et à des médicaments antidiabétiques appropriés, en particulier à l'insuline, ce qui conduit à des complications pourtant évitables. M.Guy De Lannoy a lancé un appel à tous les gouvernements africains pour l 'élaboration des programmes et plans d'action complets et intégrés de prévention et de contrôle du diabète. Il a également appelé tous les responsables de la santé au niveau communautaire à utiliser tous les canaux de communication appropriés pour améliorer la sensibilisation sur cette pathologie. Plus de 220 millions de personnes dans le monde souffrent de diabète, nombre qui pourrait passer à 380 millions en 2025, selon des estimations de l'OMS. Cette progression inquiétante d'allure "épidémique" -selon la même organisation- constitue un lourd fardeau et engendre des besoins sans cesse croissant sur les systèmes sociaux et de santé.