L'ancien directeur général des Affaires économiques et de l'industrialisation du gouvernement général français en Algérie, durant les années 1950, Salah Bouakouir, a apporté son concours au ministère algérien de l'Armement et des liaisons générales (MALG) durant la guerre de Libération, a affirmé, mardi à Alger, le président de l'Association des moudjahidine du MALG, Daho Ould Kablia. "La position du MALG est officielle. Salah Bouakouir a apporté son concours à la Révolution et a été assassiné pour cette raison", a déclaré à la presse en marge des travaux d'un colloque international sur le thème "Enrico Mattei et l'Algérie", M. Ould Kablia, actuellement ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Etablissant un parallèle entre la mort mystérieuse d'Enrico Mattei, en octobre 1962 dans un crash d'avion, et celle de Salah Bouakouir, en septembre 1961, il a laissé entendre que ces deux hommes avaient été assassinés pour leur apport dans le dossier des hydrocarbures, lors des négociations d'Evian qui ont scellé l'indépendance de l'Algérie. Interrogé par l'APS sur la contribution de Bouakouir à la Révolution algérienne, un ancien officier du MALG, Ali Chérif Déroua, a été lui aussi formel et déclare que Salah Bouakouir a rencontré à New Delhi le premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ferhat Abbas. Il a rendu hommage, à cette occasion, à Salah Bouakouir, témoignant qu'à partir de sa rencontre avec Ferhat Abbas en 1959, "Bouakouir s'etait mis à la disposition du GPRA et de la Révolution". "Je confirme que M. Bouakouir a aidé la Révolution algérienne à partir de 1959" a souligné M. Déroua. De son côté, un autre ancien officier du MALG, Jafar Skenazen, a confirmé l'apport de Salah Bouakouir à la Révolution, en expliquant qu"'à partir de sa position de responsable au sein du gouvernement français en Algérie, il transmettait des copies de dossiers en sa possession au GPRA". Il a cité, à ce sujet, le dossier relatif au plan de Constantine, en plus des informations qu'il faisait parvenir aux dirigeants de la Révolution sur la politique française dans le domaine des hydrocarbures, ce qui lui a valu, a-t-il dit, d'être assassiné par "vengeance". Salah Bouakouir est mort mystérieusement par "noyade" en septembre 1961. La responsabilité dans sa mort avait été attribuée à l'époque à l'Organisation armée secrète (OAS).