Plusieurs thématiques liées à la langue, la traduction et l'équivalence ont été débattues jeudi à Oran, dans le cadre du 9e colloque international sur la traduction, organisé par le laboratoire de recherche en traduction et méthodologie de la faculté des lettres, langues et arts de l'université d'Oran. Cette rencontre a vu la participation de plusieurs spécialistes du pays et de l'étranger, venus débattre des problèmes et difficultés rencontrés par le traducteur dans l'acte de traduire, et des théories relevant de cette matière. Des étudiants en licence, master et doctorat en traduction y ont également participé. Aoussine Seddiki, directeur du laboratoire de recherche en traduction et méthodologie a expliqué à l'APS que cette rencontre intervient dans un contexte de formation continue pour les étudiants, afin d'intensifier leurs échanges avec les spécialistes algériens et étrangers dans ce domaine. S'agissant du choix porté sur le thème du colloque, il a noté que "la langue est porteuse de culture, et nous devons l'enseigner et prendre en considération toutes les questions relatives à cette langue, à l'instar de la culture, de la civilisation, du vécu quotidien et autres, afin de permettre au traducteur d'être complètement fidèle au texte à traduire". La traduction ne peut être, dans aucun cas, littérale, car cela entrainera une dénaturation du sens voulu, a-t-il ajouté, en soulignant la nécessité de former les traducteurs ayant de grandes capacités de communication et d'ouverture sur l'autre, étant donné que l'équivalence au niveau des mots est la chose la plus difficile que peut rencontrer le traducteur lors de son acte de traduire. Dans sa communication intitulée "Technologies de l'information et de la communication et traduction", Belazreg Nassima de l'université d'Oran a souligné que la mise en application de ces technologies dans le domaine de la littérature et la traduction a contribué à l'émergence du concept de logiciels traités par ordinateur, permettant au traducteur d'acquérir des bases de données, de procéder à des comparaisons et analyses de textes destinés à la traduction, ainsi que d'élaborer des dictionnaires et de bulletins électroniques à cet effet. Elle a également abordé la question de "l'impact positif de la mondialisation sur la traduction" et le phénomène de l'internet, qu'elle considère comme une fenêtre ouverte réduisant les distances entre les nations et rapprochant les cultures et les peuples. Elle a expliqué que cette évolution existante dans le domaine des TIC a permis à la traduction de devenir une profession et un moyen important pour la compréhension, l'échange et le rapprochement entre les pays du monde, et ce, à travers la contribution de logiciels relatifs au traitement des textes et la traduction automatique grâce à l'ordinateur, la traduction interactive et les dictionnaires électroniques. Pour sa part, Barbara Rumbinas des Etats-Unis a donné un aperçu sur l'évolution de la traduction dans son pays, relevant que la tendance actuelle est la vulgarisation de la langue anglaise à travers le monde, encourageant de fait la traduction vers cette langue. Un autre courant a vu le jour qui œuvre à intégrer les langues à large utilisation comme l'arabe et le russe dans les instituts de langues, en plus d'autres langues utilisées en Europe, ainsi que la traduction des œuvres d'auteurs utilisant ces langues vers l'anglais, a-t-elle ajouté. Les autres interventions programmées ont porté sur l'importance de l'interprétariat et la traduction dans le rapprochement entre les peuples et les cultures, à travers la traduction des œuvres romanesques et l'interprétation des œuvres cinématographiques, l'impact de la mondialisation sur la culture et l'éducation.