La lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH sera incluse dans les programmes scolaires dans un proche avenir, a affirmé lundi à Alger Brahim Abbassi, cadre au ministère de l'Education nationale. "Si la sensibilisation sur le VIH et ses modes de transmission fait déjà partie des programmes scolaires, il n'en est rien en ce qui concerne les droits des personnes vivant avec cette maladie et la stigmatisation dont elles font l'objet", a indiqué M. Abbassi. Il a précisé, à cet effet, que le programme scolaire ne consacrera pas une matière en entier pour cette lutte, mais "l'inclura dans les différentes matières curriculaires ainsi que les activités extracurriculaires". Pour ce faire, un guide baptisé "La discrimination envers les personnes vivant avec le VIH en Algérie: contribution à une réponse du système éducatif", a été élaboré par l'association Aids Algérie en collaboration avec ONUSIDA Algérie, l'Unesco et le Bureau international de l'Education et quelques spécialistes algériens. "Ce guide est un document de référence pour les professionnels de l'Education, à savoir les enseignants, les inspecteurs, les formateurs, les concepteurs de manuels et programmes scolaires", a assuré M. Abbassi en marge de l'atelier d'évaluation de ce guide tenu à l'Institut national de la santé public (INSP). Pour sa part, Youcef Mehdi, professeur en médecine légale, ayant participé à l'élaboration du guide a expliqué que la stigmatisation des personnes vivant avec le HIV est surtout visible en ce qui concerne l'accès aux soins, notamment les soins dentaires. "La discrimination peut aller, sur ce volet, du mauvais accueil au refus catégorique du malade", a-t-il expliqué. "On a recueilli, par le biais de l'association Aids Algérie, des cas documentés de malades victimes de discrimination: des mamans à qui on a refuséle droit de la procréation médicalement assistée, des enfants renvoyés de la crèche à cause de la séropositivité de la mère, des femmes enceintes qui ne trouvent pas une clinique qui acceptent de les accueillir pour l'accouchement,à", a-t-il illustré. Il a expliqué que la discrimination envers les personnes vivant avec le HIV reste visible dans les deux domaines de la santé et du travail, mais reste très rare dans celui de l'Education précisant que dans d'autres pays il arrive à des enfants de se voir privés de leur droit de scolarité à cause de leur séropositivité. Le Pr Mehdi a rappelé que l'Algérie est signataire des 12 Directives internationales concernant le HIV/sida et les droits humains (2002) qui consacrent les droits des personnes vivant avec le HIV. Othmane Bourouba, président de l 'association Aids Algérie a souligné que la politique de lutte contre le HIV ne peut être efficace avec la stigmatisation des personnes vivant avec cette maladie.