Plus de 170 personnes ont été tuées et plus de 470 autres arrêtées entre les 16 et 21 décembre en Côte d'Ivoire, où règne un climat d'insécurité depuis le 28 novembre dernier, selon un bilan fourni jeudi par la Haute commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU, Kyung-Wha Kang. "Entre le 16 et le 21 décembre, les responsables des droits de l'homme (sur place) ont reçu des informations sur 173 meurtres, 90 cas de tortures et mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées ou involontaires", a indiqué Mme Kyung-Wha Kang. Ce bilan a été présenté devant les 47 membres du Conseil des droits de l'homme réuni à Genève en session spéciale pour discuter de la situation critique en Côte d'Ivoire. Mme Kyung-Wha Kang s'est déclarée "alarmée par les violences" ayant suivie l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, où la situation "s'est caractérisée par l'usage excessive de la force par les partisans de Laurent Gbagbo", a-t-elle noté. "Il ne doit pas y avoir de détentions, d'enlèvements ou de disparitions forcées, de transferts de populations forcés ou autres moyens coercitifs",a exhorté cette responsable onusienne. Le dernier scrutin présidentiel ivoirien a été remporté par l'opposant Alassane Ouattara avec 54,01% des voix, selon des résultats proclamés par la Commission électorale indépendante mais le Conseil constitutionnel, acquis à Laurent Gbagbo, a invalidé ces résultats certifiés par l'ONU et proclamé la victoire du sortant. Depuis cette date, le pays s'est retrouvé avec deux présidents proclamés et deux gouvernements différents. Une tension accrue continue depuis d'opposer pour la troisième semaine les deux camps dont les partisans s'étaient déjà affrontés plusieurs fois à Abidjan.