D'ici 2014, la production nationale de lait passera de 2,5 milliards de litres actuellement à 3,5 milliards de litres. C'est du moins ce qu'a déclaré samedi, le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, Amar Asbah,en marge du 5e salon de la vache laitière à Batna. Celui-ci a d'ailleurs estimé qu'un ”intérêt particulier” est accordé à la filière lait dans le cadre du programme de renouveau agricole et rural. Aussi, et pour atteindre cet objectif, le cheptel de vaches laitières, composé actuellement de 850.000 têtes, doit évoluer par le recours à l'importation et l'augmentation de l'insémination artificielle qui fournit annuellement 130.000 vaches. La production et la collecte du lait cru tardent à se développer. Le taux d'intégration industriel de la production locale demeure faible (12%). Selon le Gredaal, l'Algérie met en œuvre depuis le début des années 90 des politiques en vue d'intensifier la production laitière locale issue des élevages bovins modernes. Des fonds publics importants ont été mobilisés dans cette perspective par l'Etat. Aussi, l'Algérie déploie depuis 1996 un programme de réhabilitation et de modernisation des élevages laitiers dans le cadre d'un dispositif d'aide publique au profit des éleveurs laitiers algériens. Néanmoins, l'examen récent de la structure des élevages bovins en Algérie a permis de déceler une tendance à la modernisation des exploitations qui est, toutefois, contrariée par la prééminence des pratiques zootechniques extensives. En effet des progrès techniques sont progressivement intégrés dans les structures productives au niveau de certaines exploitations agricoles. Le Gredaal précise dans ce contexte que la sole fourragère occupe une place de plus en plus importante dans les exploitations agricoles. Aussi, l'insémination artificielle qui est progressivement adoptée par les éleveurs. Nous estimons le taux de pénétration de cette technique à prés de 50% dans les élevages bovins laitiers. Le cabinet conseil met également en avant la montée en puissance des circuits formels de commercialisation du lait cru. Par ailleurs, la productivité laitière de certaines catégories de producteurs qui s'est significativement améliorée ces dernières années pour atteindre dans certains cas, limités il est vrai, un niveau de productivité annuel de 8000 litres de lait par vache . Notons que de son côté, le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa a estimé que la filière nationale du lait se trouve actuellement à son “premier stade de construction. Et d'ajouter que le dynamisme actuel que connaît cette filière, à l'instar de celle des céréales, constitue un indice ”très positif” quant aux capacités de développement de ces deux activités agricoles. M. Benaïssa a également insisté sur “l'impératif déploiement d'efforts sérieux, vigoureux et continus” pour réduire la facture d'importation des produits alimentaires, constituée à hauteur des deux tiers, de lait et de céréales. Il a également mis l'accent sur la nécessaire valorisation des techniques nouvelles et leur adoption (irrigation d'appoint, insémination artificielle) pour les deux filières du lait et des céréales pour “préserver les acquis obtenus”. M. Benaïssa, soulignant l'intérêt accordé par son département à la formation des ressources humaines, a affirmé avoir ressenti chez les éleveurs de Batna et des autres wilayas une ”grande volonté pour développer encore plus la filière”, soulignant que l'importation de vaches laitières par des particuliers a connu une courbe ascendante , à savoir 1.200 vaches en 2008 et 14.000 en 2009 et 12.700 entre janvier et juin 2010. Ce chiffre est appelé à passer d'ici à la fin de l'année à 30.000 vaches, a-t-il noté. Après avoir assisté au centre culturel d'El-Madher à la signature d'une convention de partenariat entre l'université Hadj-Lakhdar de Batna et la direction des services agricoles, le ministre a estimé que l'évolution technologique doit parvenir aux points les plus reculés des campagnes car, a-t-il souligné, ”l'agriculture ne peut évoluer sans la science, les nouvelles techniques et le travail assidu”. Les capacités de collecte de lait doivent également accompagner l'évolution constante des capacités de production, constatée à Batna mais également dans d'autres wilayas du pays, a souligné le ministre. Au cours de sa visité des stands des exposants, lors de ce salon de la vache laitière, M. Benaïssa a relevé que la wilaya de Batna dispose de tous les atouts pour un saut qualitatif en matière de production laitière. Dalila T