NOVAPHARM explique : «Il n'y a pas eu erreur de dosage mais d'impression» ************************************************ Une erreur d'impression mentionnant 500 mg au lieu de 850 mg. C'est la troisième fois depuis le début de l'année en cours qu'une alerte de retrait du marché de médicaments mis en circulation est lancée par le ministère de la Santé. Même si les risques d'un éventuel danger sur les patients à la consommation de ces produits pharmaceutiques sont vite écartés, il n'en demeure pas moins que la panique née à l'issue de ces alertes n'est nullement rationnelle et l'anomalie est vite transformée en danger de mort. Le médicament incriminé cette fois-ci est encore un produit destiné aux diabétiques. Il s'agit du GLUCOPHAGE, un produit indispensable pour les malades chroniques devant être pris quotidiennement. Dès l'annonce du retrait des pharmacies de ce médicament déjà distribué et l'alarme déclenchée par certains laboratoires et autres distributeurs quant à un éventuel surdosage du principe actif, l'inquiétude et l'appréhension se sont emparées des patients, et la polémique sur la gravité de l'erreur constatée a provoqué le rejet de la consommation du médicament mis sur le marché. Le Laboratoire de con-trôle des produits pharmaceutiques (LCPP) dépendant du ministère de la Santé rassure. L'anomalie constatée récemment sur le médicament GLUCOPHAGE ne présente aucun danger pour la santé du patient l'ayant consommé. Le Professeur Mansouri, directeur du LNCPP, indique que l'anomalie constatée est une erreur d'impression sur près de 360 boîtes sur un lot total de 18 000, sur lesquelles le taux de dosage a été tronqué . Donc au lieu de mentionner un dosage de 850 g, les indications des boîtes incriminées mentionnent un dosage de 500 g. M. Mansouri précise qu'il s'agit là d'une erreur de vide ligne intervenue en fin de conditionnement mais rassure en confirmant que tous les composants du produit ainsi que son dosage sont tout à fait conformes. Le directeur du LNCPP informe par ailleurs que sa structure a été destinataire d'un lot conforme, raison pour laquelle le laboratoire de contrôle n'a relevé aucune anomalie. Rappelons que la mise sur le marché de tout médicament produit chez nous ou importé par des laboratoires privés est subordonnée à l'avis du LNCPP. Ce laboratoire contrôle plus de 20.000 produits pharmaceutiques et le taux contrôlé qui s'avère être non conforme est aujourd'hui de 0,01 % alors qu'il était en 1996 de 4 % . Pour ce qui est du GLUCOPHAGE, M. Mansouri tient à affirmer que l'alerte a été donnée par le laboratoire importateur lui-même, en l'occurrence NOVA Pharm, qui a procédé dès la constatation de l'anomalie à un retrait volontaire du médicament le 16 janvier dernier. L'instruction du ministère adressée aux directeurs de la santé de toutes les wilayas pour retirer des pharmacies le produit incriminé est venue entériner l'action déjà initiée par NOVA Pharm. Farida Larbi ——————————- NOVAPHARM explique «Il n'y a pas eu erreur de dosage mais d'impression» Les diabétiques ont passé, il y a moins de deux semaines, un mauvais quart d'heure. Une panique générale s'était en effet emparée de cette catégorie de malades, notamment ceux traités au Glucophage 850 mg qui remarquent que sur le film aluminium couvrant le produit qu'ils avaient l'habitude de prendre, il était écrit noir sur blanc « Glucophage 500 mg », alors que sur la boîte, il était indiqué le même produit mais pour un dosage supérieur, soit le 850 mg. Cet incident, rapporté en fait par un quotidien national, telle une traînée de poudre ne tardera pas à parvenir à bon nombre de diabétiques et le bouche-à- oreille se chargera du reste, donnant libre cours à toutes formes de supputations et d'interprétations les plus folles, allant jusqu'au boycott des « précieuses » capsules par certains malades, afin d'éviter d'éventuelles complications. Il faut dire que l'article publié par le journal en question, qui évoque carrément l'erreur de dosage, a fait nourrir davantage ce doute, voire cette peur qui s'est vite transformée en scepticisme pour les uns et réticence ou carrément abstention pour les autres. Cette « malencontreuse » erreur d'impression, comme tiennent à le souligner le directeur de l'administration ainsi que la directrice de la réglementation de NOVAPHARM, qui intervient moins d'un mois après le scandale des faux lecteurs de glycémie commercialisés sur le marché national qui avait à l'époque défrayé la chronique, n'a fait qu'accentuer cette panique chez le malade chronique, contraint quotidiennement de se piquer ou encore d'ingurgiter des médicaments pour soulager une douleur ou traiter les symptômes de telle ou telle pathologie. Pour revenir au Glucophage 850 mg, les deux responsables de la Sarl NOVAPHARM, partenaire de l'entreprise mère allemande, spécialisée dans l'importation, la production et la distribution des produits pharmaceutiques, le produit est conforme aux normes mondialement reconnues, rejetant en bloc les allégations contenues dans le même article. Il tiendra ainsi à rassurer les malades soumis à ce traitement, avant de poursuivre que cette erreur, commise par l'équipe de nuit, au niveau de l'usine de Koléa, concernait seulement un lot de 400 boîtes, mises sur le marché en décembre 2010. Le directeur de l'administration et la directrice de la réglementation rappelleront par la même occasion que leur entreprise a procédé, en janvier 2011, au retrait de ce lot, c'est-à-dire avant la réception du courrier de la tutelle, qui leur a été adressé et qui faisait état plutôt d'erreur d'impression mais pas de dosage. « La différence est de taille », estiment-ils. Cet incident, aussi minime soit-il, n'est pas spécifique à NOVAPHARM. Cet incident, ainsi que l'introduction sur le marché algérien de matériel médical non authentique, écoulé à des prix dérisoires, révèle aujourd'hui un dysfonctionnement criant dans ce créneau vital, d'autant qu'une instance de contrôle du médicament existe et se charge de vérifier la conformité du médicament avant sa mise sur le marché. La guerre des laboratoires se confirme. Où se situe la faille ? Y a-t-il réellement danger pour la santé du malade? Autant de questions qui taraudent l'esprit du commun des Algériens qui ne sait plus désormais s'il est censé faire con-fiance à son pharmacien ou aux laboratoi-res médicaux. Samia D. ——————————— L'inquiétude de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger Une erreur, encore tenterions-nous d'accuser certains laboratoires et autres fabricants de médicaments qui ne cessent ces derniers temps de semer l'inquiétude au sein des malades. C'est le cas récemment avec les diabétiques qui ont été secoués par une histoire de faux dosage du médicament « Glucophage », même si le fabricant, en l'occurrence Novartis relative la chose et assure par la voix de ses responsables qu'il ne s'agit que d'une erreur d'impression sur l'emballage du médicament. Ce qui a été confirmé du reste par le ministère de la Santé, qui assure dans la foulée que le lot incriminé, au nombre de 400 boîtes, a été retiré de toutes les officines. Concernée de près par cette histoire, l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger, qui compte quelque 30.000 adhérents, déplore cette énième bourde et fait remarquer par le biais de son premier responsable que les erreurs touchent curieusement beaucoup plus les médicaments liés au diabète. Fayçal Ouhadda, qui préside l'association après la disparition de son oncle, regrette en effet les agissements de certains «opportunistes» qui parasitent autour de ce secteur et profitent, selon lui, de la « détresse » des diabétiques. « Il ne faut pas oublier que le diabète représente la deuxième maladie en Algérie, après l'hypertension artérielle, ce qui explique l'intérêt porté en direction des diabétiques, mais parfois au détriment de leur santé par la faute de cercles maffieux qui sont prêts à tout pour s'enrichir », explique le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger qui rappelle à ce propos le triste épisode « d'Accu Chek », les lancettes de glycémie contrefaites en Chine et vendues illégalement en Algérie. Pour revenir au médicament du « Glucophage », Fayçal Ouhadda affirme que son Association avise directement les diabétiques par différents canaux, notamment les médias et ce, à chaque fois qu'il y a anomalie. «C'est le cas, cette fois aussi, avec le Glucophage et Dieu merci, toutes les boîtes ont été retirées du marché », se félicite-t-il.