BATNA – Un séminaire international sur les cédraies de la région des Aurès (Batna et Khenchela) s'est ouvert, mardi après-midi à l'université de Batna, en présence de chercheurs de différentes universités, de Conservateurs des forêts et de directeurs de plusieurs parcs nationaux. Le Pr. Ramzi Touchan de l'université d'Arizona (Etats-Unis), a également pris part à cette rencontre de 2 jours consacrée, notamment, au phénomène du dépérissement du cèdre de l'Atlas dans cette région du pays, mais également en Méditerranée et l'impact des changements climatiques qui menacent d'extinction cette espèce. Dans son intervention, le Pr. Ramzi Touchan a souligné que les changements climatiques qu'a connus le XXè siècle sont le fait de l'homme et de son utilisation “débridée” des énergies qui polluent l'environnement et les océans, nuisant surtout à la couche d'ozone. Le même chercheur, qui a étudié en 2006 l'impact de ce fléau dans la région des Aurès, a souligné l'importance de l'étude de l'impact des changements climatiques sur cet arbre en examinant les cercles de croissance sur les troncs coupés. Pour le cas du cèdre de la région des Aurès, les études recourant à cette technique ont montré que 62 % des cas de dépérissement surviennent durant “des périodes rapprochées de sécheresse”, a assuré le Pr. Touchan, relevant que des échantillons de troncs d'arbre étudiés ont montré que les cycles de grandes sécheresses se sont produis tous les 50 ans depuis 1562 avant de finir par se reproduire tout les cinq ans. Le cycle de sécheresse le plus critique a frappé la région des Aurès entre 1998 et 2002, a noté ce chercheur. Le dépérissement de cette essence noble s'est actuellement stabilisé dans la région, a affirmé de son côté le directeur du parc national de Belezma, Saïd Abderahmani qui a noté que des efforts et des recherches se poursuivent pour préserver ce patrimoine. Le Pr. Touchan a indiqué à l'APS que les cédraies du Liban se sont également “rétrécies” au cours de ces dernières années à cause de la sécheresse et des augmentations croissantes des températures. De son côté, le Dr. Abdallah Bentouati, directeur du séminaire et chercheur à l'institut des sciences vétérinaires et d'agronomie de l'université de Batna, a indiqué que le phénomène du dépérissement du cèdre est “toujours sous surveillance dans la région”. Des efforts sont surtout orientés vers la gestion et la préservation de ce qui reste de ce patrimoine. Depuis 2008, le parc national de Belezma a procédé au nettoyage de 735 hectares de cèdres morts, notamment dans les régions montagneuses de Talmat, de Bourdjam et de Boumerzoug, et à la plantation de jeunes cèdres. La cédraie des Aurès s'étend sur 12.000 hectares dont 7.000 sont situés dans la wilaya de Batna. Plus de 40 % de ce patrimoine sont affectés, depuis 2003, par le problème du dépérissement, selon le chef service de protection de la flore et de la faune à la conservation des forêts, Othmane Briki. L'objectif du séminaire est de “mieux comprendre le phénomène du dépérissement, d'envisager les possibilités de régénération de ce patrimoine sylvestre et de proposer des modèles de gestion et de préservation, ont indiqué les organisateurs. Deux ateliers consacrés à “l'impact des changements climatiques sur l'écosystème des cédraies” et “les méthodes de gestion et de préservation du cèdre” sont animés par des experts au cours de cette rencontre qui donnera lieu, mercredi, à une sortie sur les zones touchées par le problème de dépérissement au sein du parc national de Belezma.