Après 6 mois de la chute du régime de Benali, la situation et sécuritaire politique en Tunisie reste instable. Pour analyser la situation qui prévaut dans ce pays voisin, nous avons recueilli les avis de certains spécialistes, dont Rached ghenouchi, le président du mouvement Ennhda, qui a accepté de nous accorder cet entretien. El Khabar : Après 6 mois de la chute du régime de Benali, qu'est ce qui a été réalisé et qui n'est pas encore réalisé ? Ghenouchi : La révolte a réussi à briser le mur de la peur. Cela est un acquis psychologique. Le peuple tunisien a été gouverné par la terreur, qui a été vaincue par la révolte. Benali et ses acolytes sont tombés l'un après l'autre. Maintenant, le peuple est souverain, bien que les symboles de l'ancien régime restent toujours au pouvoir. El Khabar : Que pensez-vous de la décision portant report au 23 octobre prochain les élections du conseil constituant ? Ghenouchi : Les héritiers de Benali exploitent leurs legs pour combattre Enahda avec les mêmes moyens, dont l'épouvantail de l'islamisme. Benali possédait la police pour réprimer, mais il possédait les médias aussi, qui ont été hérités par ses successeurs. Ces derniers tentent d'avoir le soutien de l'occident en affichant les craintes de l'islamisme. El Khabar : Avez-vous un candidat pour les prochaines élections ? Ghenouchi : En fait, rien n'a été décidé dans ce sens, mais cela reste possible. El Khabar : Etes-vous prêts pour s'engager dans ce parcours ? Ghenouchi : Moi personnellement, je ne suis pas prêt et je ne suis pas adhéré à aucune compétition politique, mais Enahda n'a pas encore pris une décision à ce sens. El Khabar : : N'est-il pas temps de lancer une initiative politique pour réunir les partis islamistes au niveau maghrébin ? Ghenouchi : Nous envisageons d'organiser une rencontre maghrébine qui réunit toutes les sensibilités et les courants islamistes dans la région, en vue de permettre l'échange des expériences et l'analyse de la situation. El Khabar : Vous avez séjourné en Algérie et vous avez côtoyé le courant islamiste en Algérie et ses symboles, vous vous considérez beaucoup plus proches au MSP, ou bien du Parti de changement national (PCN), non agrée ? Ghenouch : Nous sommes proches de tous les partis islamistes en Algérie. Je ne m'ingère pas dans les affaires internes de l'Algérie. Ils sont tous nos frères. Nous voulons des amis et les algériens sont tous nos frères et amis.