La mafia du foncier fait ravage dans la wilaya de Bejaïa. D'immenses terres relevant des biens de l'Etat dans la wilaya de Bejaïa ont été détournées par des particuliers avides du gain facile. Face à l'insouciance des autorités concernées, des milliers d'hectares sont bradés au prix symbolique de 20 mille dinars pour les 300m². Bien que des lois régissant le foncier existent, les responsables du secteur n'ont pas daigné réagir. C'est l'anarchie totale qui caractérise ce domaine dans la wilaya de Bejaïa. Cette étrange situation suscite moult interrogations. Ceux qui ont la chance de visiter les côtes vierges de Tazeboudjt et de Boulimat ne vont pas croire leurs yeux s'ils pourraient y revenir. Un massacre a été commis contre dame nature. Toute une région connue pour ses paysages féériques et ses plantes médicinales a été complètement rasée et partagée par des personnes « virtuelles », qui s'appuient sur les plans cadastraux de l'époque coloniale pour justifier l'accaparement des terres, sachant que ces plans ne peuvent en aucun cas substituer aux actes de propriété. Le parc national de Gouraya, classé comme réserve naturelle protégée par les institutions internationales n'a pas été épargné. Les forêts de Boulimat et de Tazeboudjt, étendues sur une superficie de 1773hectares, le poumon de la wilaya de Bejaia, ont été départagées entre des familles appartenant de 3 à 6 familles relevant du village Ait Amer Ouali. On se demande à quoi servent les législations en vigueur organisant ce domaine, au moment où les terres sont départagées comme un gâteau. Quel est le rôle des autorités chargées de réprimer de telles violations ? Dans une démarche visant à contrecarrer ce phénomène rampant, les responsables du parc de Gouraya se sont contentés de déposer plainte contre trois associations impliquées dans l'accaparement des terres.