La 4e soirée de l'édition 2008 du Festival de musique arabe de Djemila a été marquée par l'absence remarquée du public. Ce dernier se comptait sur le bout des doigts et même les rangs réservés aux VIP étaient vides.L'on s'interroge sur les causes de la défection de spectateurs. Le manque d'information et de publicité sur le déroulement de l'événement, l'éloignement du site, la cherté du ticket d'accès (500 et 700 DA selon la soirée) sont les principales causes du forfait du public avide pourtant de moments de détente et de défoulement, coïncidant avec la période des congés annuels... La Marocaine Nouzha Echaâbaoui ouvrira le bal (22 h 30) avec Ya Bent lemdina, Ya Dhak il Insan (de Belkhayat) et d'autres belles mélodies dans le plus pur style moghrabi, El Mel, Khalouni fi Hali entre autres. La dame n'y est pas allée de main morte, les présents sont enchantés. En deuxième partie, un second marocain, Foued Zabadi, qui revient à Djemila après 24 ans à parcourir le monde, a donné une autre dimension à la soirée. De très belles chansons du terroir et des classiques marocains et maghrébins Marsoul el Houb, Sid Habibi sont interprétées avec force conviction et brio. Les deux artistes marocains ayant pris part à de nombreux festivals arabes (Tunis, Amman, Fès, Le Caire...) sont très contents de participer au Festival de Djemila. Le public local les a impressionnés, ce serait, selon eux, un public de qualité et de classe. L'art et la chanson de qualité auraient encore de beaux jours devant eux. « L'art est une mer immense, s'y promener est un véritable plaisir et les frontières de ce monde sont invisibles. L'art unit les peuples. » explique Foued Zabadi qui a apprécié et qui a connu un grand nombre de chanteurs algériens, Blaoui El Houari, El Hachemi Guerrouabi, Driassa (père et fils) et Khaled. Après minuit trente, Anissa Chebouba (dont c'était l'anniversaire, d'après le présentateur Hassan Bousboula qui a remplacé Nadjia), la gagnante de Alhane oua Chabab, suivie de Sofiane Kebaïli, cheb Anouar et Samir Staïfi ont fermé le bal. Le public s'est réveillé, à l'entrée du jeune chanteur kabyle, la musique rythmée a dévoilé beaucoup de danseurs, réprimés, parqués et empêchés de se défouler par les forces de sécurité. La soirée se terminera comme d'habitude aux aurores devant un public transi. Bref, les absents ont non seulement tort mais raté d'inoubliables moments ayant égayé la soirée de bon nombre d'estivants aux anges. Hier, la syrienne Rouaïda Attia a été la vedette d'une soirée co-animée par Bekakchi Khier, cheb Khalass et Lamia.