La commission de discipline du mouvement El Islah a prononcé l'exclusion, le 14 décembre, de douze dissidents tout en leur accordant le droit de recours auprès de Abdallah Djaballah, président du parti. Il s'agit de Mohamed Boulahia, Djamel-Ahmed Benabdeslam, Djamel Soualeh, Mohamed Salhi, Miloud Kadri, Mohamed-Djahid Younsi, Mokhtar Makhlouf, Hacen Aribi, Azzeddine Chiheb, Mustapha Benbekhma, Mohamed Benazouz et Hamlaoui Akouchi. Saisie le 11 décembre, la commission de discipline, présidée par Mohamed-Salah Bouchouareb, a eu à statuer sur « les comportements et les infractions dont se sont rendus coupables » les douze dissidents. Convoqués afin de répondre pour les reproches qu'ils leur sont faits, ces derniers ont refusé de se présenter devant cette instance du parti. Selon un communiqué portant la date du 15 décembre 2004, il est fait également état de la décision prise par le majliss echoura (conseil consultatif), réuni le 14 décembre, d'accélérer les procédures de discipline à l'encontre de ces dissidents. Une mesure prise le jour même où six membres parmi les opposants à Djaballah ont tenu un point de presse au niveau du Centre international de presse (CIP) à Alger et au cours duquel ils ont révélé qu'à l'insu de tous les dirigeants d'El Islah, une rencontre secrète a réuni Abdallah Djaballah avec des représentants du Pouvoir (dont un ancien ambassadeur) pour discuter de l'octroi de portefeuilles ministériels au sein du gouvernement d'Ouyahia. A propos de cette rencontre, un autre communiqué, daté du 15 décembre, signé par Lakhdar Benkhellaf, responsable national chargé de l'organique, récuse les accusations portées contre Djaballah et explique que ce genre de déclaration « n'est qu'une tentative de vouloir saborder le parti ». Cette guerre des tranchées entre les partisans de Djaballah et ses détracteurs se déroule à quelques jours de la tenue du premier congrès d'El Islah prévu les 29, 30 et 31 décembre 2004. Pour cela, les animateurs de chaque camp multiplient, au niveau de certaines wilayas du pays, les rencontres avec les responsables et les militants de la base. Un remake de ce qui se passe au FLN.