Le manque d'expérience des élus, usant bizarrement d'un langage révolu, confine la gestion des affaires de la cité dans une logique de dechra. C'est à la manière d'une lecture sommaire d'un roman-fleuve que l'APW de Souk Ahras a vainement tenté de proposer à l'étude neuf dossiers des plus importants en une seule journée. La session prendra, finalement, trois jours et les quelques chapitres passés au peigne fin du 28 au 30 juillet ont permis aux élus de relever des carences dans la gestion de quelques secteurs. Le peu d'expérience et le caractère hâtif, et parfois passionné des débats chez quelques-uns d'entre eux ont, cependant, révélé leur manque de professionnalisme. Ne pouvant faire le distinguo entre membres de l'exécutif de la wilaya, un élu exigera la présence des banques lors des sessions pour leur demander des comptes quant aux blocages constatés dans l'étude des dossiers traités dans le cadre de l'Ansej. Puisant dans une littérature révolue, celui-ci insistera pour que les banques soient soumises au contrôle populaire ou « errakaba ec-chaâbia ». Un autre élu insistera sur la présence des 26 P/APC que compte la wilaya pour, estime-il, rendre des comptes à l'APW, oubliant, du coup, que des maires ne sont guère soumis à la volonté d'une autre assemblée et que les trois journée passées loin du siège de la commune pénalisent la bonne gestion des affaires de la cité. Dans son rapport, la commission des finances a recommandé l'achat au profit des élus de micro-ordinateurs portables, la réservation de 3 sur les 6 véhicules neufs prévus pour les services de la wilaya, l'amélioration de la qualité des repas et le renforcement des bureaux par de nouvelles lignes téléphoniques et autres pour le réseau Internet. Dans ce même chapitre, 26 500 000 DA ont été approuvés dans le cadre du renforcement du mouvement associatif, suite aux propositions d'élus qui ont fustigé, en marge de la session, le parti pris affiché par certains responsables dans ce domaine et la surpolitisation de certaines organisations de masse et autres associations fantoches. Lors de l'étude du dossier du secteur de l'hydraulique, un rappel à l'ordre a été lancé par le P/APW à l'adresse de quelques membres pour les inciter à aborder les problèmes de toute la wilaya avec ses différentes régions et éviter la « logique de la dechra » qu'il a lui-même critiquée. Notons, par la même occasion, une sévère « instruction » verbale émanant du SG de la wilaya interdisant au directeur du tourisme le recours à la langue de Voltaire, et ce à la demande de quelques élus. Langue utilisée lors de cette même session par le même responsable, un entrepreneur de Sédrata et un grand nombre d'élus.