L'introduction par le gouvernement, la semaine passée, d'une taxe variant entre 50 000 et 150 000 DA pour tout achat d'un véhicule neuf, contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2008, a été qualifiée par la majorité des interviewés d'incompréhensible et d'indécente. « Déjà que j'ai du mal à rassembler les 150 000 DA d'apport initial pour acheter à crédit un petit véhicule, voilà que notre gouvernement vient de me taxer d'un supplément de 50 000 DA », se désola Samir, jeune employé d'une société nationale. Pour notre interlocuteur, rencontré au niveau du show-room Elsecom, cette taxe n'a pas été introduite pour soutenir les transports en commun (métro et tramways) mais pour ruiner les ménages algériens en quête de prospérité et de stabilité. Ce jeune homme dit ne rien comprendre face à cette attitude du gouvernement qui, pourtant, se gargarise de posséder dans ses caisses 200 milliards de dollars de réserve. « Le gouvernement aurait pu trouver une autre solution pour soutenir les prix du métro et du tramway au lieu de ruiner des pères de famille et des couples », renchérit notre ami. Transport en commun ! De quel transport s'agit-il ? Du métro qui, depuis trente ans, n'arrive plus à voir le bout du tunnel, du tramway dont les travaux risquent de prendre des années faute d'expropriation ou encore des bus et micro bus qui se trouvent dans un état lamentable, ressemblant beaucoup plus à des « mouroirs » qu'à des moyens de transport. Il n'y a qu'à voir l'état de nos bus « privés » et la situation dans laquelle se trouvent nos stations de bus pour constater de visu l'étendu des dégâts, du laisser-aller et du marasme dans ce secteur. En fait, question : pourquoi continuons-nous d'importer des bus pour le compte de l'Etusa alors que l'usine SNVI de Rouiba fabrique déjà des bus urbain et inter wilayas ? En tout état de cause, l'AC 2A compte réagir aujourd'hui face à cette nouvelle loi en organisant une conférence de presse à l'hôtel El Djazaïr.