« Nous voulons tous investir dans le montage de véhicules en Algérie, mais il faudrait que l'Etat nous considère comme un partenaire à part entière. On ne nous encourage pas à investir et la preuve, c'est que notre Etat fait des lois sans vous consulter encore moins répondre à vos sollicitations... », précise un concessionnaire questionné sur la possibilité de créer une usine de montage de véhicules. Posée comme une condition par le gouvernement pour revoir les taxes à la baisse, la nécessité d'investir dans le montage ou la fabrication de véhicules bute sur plusieurs obstacles en commençant par la rareté du foncier, l'état des routes, le circuit bancaire, l'administration fiscale et la bureaucratie administrative. « Ceux qui ont préféré investir ailleurs ont obtenu toutes les facilités demandées et n'ont pas eu à faire face aux aléas du foncier et à la bureaucratie de notre administration », reconnaît-il. Le ministre des Finances avait déclaré que les concessionnaires doivent réfléchir à investir dans le montage de véhicules afin de bénéficier de facilitations. « Comment voulez-vous convaincre votre partenaire étranger de la nécessité de créer une usine de montage en Algérie quand l'Etat vous traite comme si vous n'existiez pas », se désole ce même concessionnaire, qui ajoute que ceux qui importent des véhicules paient 15% de droits de douane, alors que ceux qui importent la pièce de rechange paient 30%. « Allez comprendre cette logique ! » Un autre affirme qu'il est facile de « monter » une usine de véhicules en Algérie mais que cela ne sera d'aucun bénéfice pour l'industrie nationale. « Nous n'arrivons même pas à fabriquer un filtre à air. Nous sommes obligés d'importer les pièces nécessaires au montage du véhicule et ce sont des robots qui feront tout le boulot. Où est l'intérêt pour notre pays ? »