C'est l'histoire d'un septuagénaire qui, pendant cinquante ans, a enfilé, malgré lui, l'habit de Jean Valjean. Un fugitif sur lequel semble s'acharner le mauvais sort. En perpétuelle cavale, Abdelkader Bessedik traverse les pays comme on saute les chaussées, en quête de trottoirs moins encombrants. En quête d'une terre paisible. Sans policiers, ni brigands. Quand il n'est pas dans un bar du Havre, il est entre quatre murs dans un commissariat de police de Lille. Et lorsqu'il s'évade d'une brigade de la gendarmerie de Bruxelles, il est « cueilli » à Marseille par des maffieux près du vieux port. Et quand il ne s'improvise pas médecin au Cameroun, il est poursuivi par une convocation du bureau de recrutement d'Oran. Insoumis en Algérie, hors-la-loi en Europe et usurpateur en Afrique, Abdelkader, entre l'amour de sa mère indigène à Ghazaouet et la passion pour sa maîtresse à Barbès, embrasse la galère au quotidien. L'orgasme toujours inachevé. Dans « Le basané de Nemours » publié chez la société des écrivains à Paris, Abdelkader, sans pudeur ni prétention, se livre sans tabou, parfois avec humour, souvent avec amertume. Une autobiographie écrite avec cœur, qui décrit le parcours rugueux de l'intégration à la française d'une pupille de la nation. Un océan d'aventures, d'embûches et de douleurs. « Dans cette Algérie indépendante où les opportunistes de tout acabit prennent le devant de la scène, l'aventurier amèrement déçu, tente un deuxième exil, cette fois-ci, vers la grande Afrique. Alors qu'il coule des jours heureux à Cotonou sous l'apparence du mercenaire Bob Denard bâclant un coup d'Etat au Bénin, il est contraint à un repli dans l'urgence vers des terres plus calmes au Nigéria voisin… » C'est l'épilogue du récit passionnant de Abdelkader Bessedik. Aujourd'hui, vivant entre ses chats, ammi Abdelkader nous promet une suite. Encore un départ vers l'inconnu, une échappée passionnante vers le monde de l'aventure…