A voir le déchaînement et la hargne que mettent les commerçants de CD et de cassettes audio à diffuser « délibérément » des émissions sonores assourdissantes à longueur de journée, il n'est pas déplacé de conclure que les responsables en charge de la tranquillité des citoyens ont, sinon baissé les bras, du moins sont dépassés par l'ampleur des nuisances sonores qui empoisonnent le cadre de vie citoyen. Un cadre de vie, faut-il le rappeler, déjà déplorable face à la généralisation du phénomène du tapage nocturne qui indispose les citadins. Aucune considération, nul respect et point de trêve, les boute-en-train font leur diktat dans toutes les localités de la wilaya à bord de voitures ou sur des motos, ils surgissent de partout pour distiller aux paisibles citoyens leurs décibels assommants, du « baroud » et au passage, leur passer quelques frissons dans le dos. Les invétérés fêtards n'ont cure du préjudice qu'ils causent aux personnes âgées, aux enfants en bas âge et aux sujets malades. Répandre du vacarme sans coup férir, et au mépris du droit au repos d'autrui, est devenu un véritable défouloir national que l'on pratique à l'overdose, de nuit comme de jour s'entend. Nullement inquiétés par les autorités en charge de ce dossier, les noctambules et les mauvais plaisantins poussent souvent le bouchon trop loin, donnant libre cours à leurs folâtres ébats. Si bien que cette engeance de « rigolos » de mauvais aloi trouve un malin plaisir à répandre à des heures tardives de la nuit des cris, vociférations et un bastringue intempestif de klaxons. Sono exubérante, prolifération effrénée de commerces de K7 dans le tissu urbain et au niveau des cités-dortoirs et agressions auditives à répétition, le citoyen lambda perd carrément le nord et est au bord de la crise de nerfs. Le fléau des nuisances sonores a atteint à Mila, comme partout ailleurs, des proportions alarmantes que les responsables concernés gagneraient à en endiguer la propagation. Seule une application rigoureuse et sans état d'âme de la loi régissant la production de décibels en période aussi bien diurne que nocturne, dissuaderait les trublions qui ont jusque-là imposé leur comportement spartiate à une population qui ne sait plus sur quel pied danser.