Le candidat républicain, pourtant assuré de l'investiture de son parti, n'a pas su ou pu remonter la pente des sondages qui le donnent loin derrière son adversaire démocrate Barack Obama. Mais qui de la nature ou des hommes M. McCain doit-il incriminer ? Certainement moins la première que les autres qui ne trouvent pas ou à l'inverse donnent suffisamment d'arguments à Obama pour les attaquer. Il est tout à fait loisible d'attaquer Gustav, ce terrible ouragan, qui s'est abattu sur la Louisiane, avec il est vrai moins d'intensité que prévu. Mais cette fois, c'est bien le choix de McCain qui est en cause avec l'annonce inattendue de la grossesse de la fille mineure et célibataire de Sarah Palin, colistière de John McCain. Quelques heures avant que ne débute à St Paul (Minnesota, nord-est) la convention qui doit désigner formellement John McCain comme candidat à la Maison-Blanche, la campagne du sénateur de l'Arizona a publié un communiqué, signé de Mme Palin et de son mari Todd, annonçant que leur fille aînée, Bristol, âgée de 17 ans, était enceinte. Steve Schmidt, le principal stratège de M. McCain, a assuré que la campagne de McCain savait que la fille de sa colistière était enceinte avant de la choisir sur son « ticket ». Mais cette affaire ne pourrait être qu'un prélude à d'autres révélations. Deux grandes chaînes d'information, NBC et ABC, ont indiqué, lundi soir, que des responsables républicains, dont des avocats, étaient partis pour l'Alaska pour éplucher la biographie de Mme Palin. Lundi, le cabinet de Mme Palin en Alaska a indiqué que la gouverneure avait embauché un avocat pour la représenter dans une enquête sur un supposé délit d'influence. La gouverneure de l'Alaska est soupçonnée par une commission d'enquête parlementaire de cet Etat d'avoir congédié, sans motif réel, le commissaire à la sécurité publique de l'Etat, Walt Monegan, ex-chef de police d'Anchorage. La convention a considérablement réduit la voilure par rapport au programme prévu. Les travaux ont duré seulement deux heures et demie et ont été consacrés à l'examen de questions procédurales. Le président George W. Bush, qui devait être l'orateur vedette de la soirée, a préféré se rendre au Texas (sud) pour superviser la coordination des secours au cas où Gustav provoque une catastrophe. Le redoutable ouragan a frappé, lundi à la mi-journée, les côtes de la Louisiane (sud), où plus de deux millions de personnes avaient été préalablement évacuées, trois ans presque jour pour jour après le passage dévastateur de l'ouragan Katrina. Il y a trois ans, l'ouragan Katrina avait durement frappé le sud de la Louisiane et du Mississippi provoquant la mort de quelque 1800 personnes. L'administration Bush avait mis plusieurs jours avant de réagir, s'attirant de vives critiques. Laura Bush, la femme du président, et Cindy McCain, l'épouse du candidat républicain, sont intervenues à la convention pour exhorter leurs compatriotes à la générosité à l'égard des habitants des zones touchées par le cyclone. Le sénateur de l'Arizona a estimé « qu'il y a des moments dans l'histoire où l'on doit faire passer l'Amérique d'abord » avant les intérêts du parti. Le programme de la convention pour les prochains jours est suspendu à l'impact de cet ouragan. Mme Palin devait s'exprimer devant la convention aujourd'hui et le sénateur de l'Arizona était attendu à St Paul, jeudi, au dernier jour de la convention, mais, même ces deux rendez-vous n'étaient pas confirmés lundi. Légalement, il faut que M. McCain et sa colistière reçoivent l'assentiment d'au moins 1201 des 2400 délégués républicains pour être officiellement désignés candidats, mais leur présence à la convention pour accepter leur nomination n'est pas formellement requise. Au pays des sondages, le candidat républicain et son staff d'une manière générale savent que d'ici le 4 novembre prochain des changements peuvent se produire et les courbes pourraient fléchir. Il ne reste que 63 jours avant cette date. C'est le travail de son état-major.