Fort d'une solide avance dans les sondages, Barack Obama abordait avec confiance le dernier week-end avant la présidentielle américaine de mardi. Mais le candidat démocrate a tout de même prévenu ses partisans qu'il fallait s'attendre à une recrudescence des attaques et coups bas dans les dernières heures de la campagne. Les démocrates ont annoncé la diffusion de spots télévisés en Géorgie, au Dakota du Nord et même dans l'Arizona, que John McCain représente au Sénat depuis 22 ans. « Nous sommes à quatre jours du changement pour les Etats-Unis d'Amérique », a lancé le candidat démocrate, hier soir, dans l'Indiana, l'un des quelques Etats républicains qui peuvent encore être conquis. Son rival, John McCain, qui fait figure d'outsider, a passé une deuxième journée à parcourir l'Ohio dans son « Straight Talk Express », son bus de parole franche et directe, en compagnie de l'ancien acteur devenu gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger. Aucun républicain n'a jamais été élu sans décrocher l'Ohio et McCain est largement distancé dans les sondages dans cet Etat décisif. Mais hier, il se voulait confiant : « On se rapproche, mes amis et on va remporter l'Ohio », a-t-il assuré lors d'une étape ajoutant : « On est encore à quelques points derrière, mais on est en train de remonter et on remonte fortement. Vous allez de nouveau être l'Etat où se jouera la bataille », a-t-il lancé à des électeurs à Steubenville, dans une partie de l'Etat spécialement touchée par la crise économique. L'équipe de campagne de John McCain assure qu'il est en train de réduire l'écart dans les derniers jours et qu'il est beaucoup plus proche de Barack Obama que ne le prédisent les sondages. En privé, ses conseillers précisaient qu'il serait à quatre points derrière Barack Obama dans les sondages commandés en interne. Le dernier sondage Associated Press-Yahoo News donne Barack Obama à 51% contre 43% pour John McCain, avec une marge d'erreur de plus ou moins trois points. Mais le même sondage précise qu'un votant sur sept, 14% des sondés, est indécis ou dit pouvoir encore changer d'avis. John McCain risque de manquer de temps pour renverser la tendance, alors que son adversaire, qui deviendrait le premier président noir des Etats-Unis s'il est élu, a fait campagne sur les thèmes qui préoccupent les Américains, les conflits en Irak et en Afghanistan et la crise économique. Le candidat républicain et ses partisans ont riposté en accusant le jeune sénateur de l'Illinois d'être associé à des membres de l'extrême gauche, de prôner la reddition en Irak ou de promouvoir des politiques économiques socialistes. « La politique économique du sénateur Obama vient de l'extrême gauche de la politique américaine et la nôtre est au centre », a martelé, hier, John McCain lors de l'émission « Good Morning America » sur ABC. Dans l'Iowa, Obama a accusé ses adversaires de pratiquer une « politique pyromane, dire n'importe quoi, faire n'importe quoi, calculer pour diviser et distraire, déchirer au lieu de rassembler ». Il a rappelé qu'il y a huit ans, John McCain avait promis de « ne pas prendre les chemins les plus bas pour accéder au poste le plus élevé du pays. Mais la grande route ne l'a pas conduit à la Maison-Blanche et cette fois il emprunte un autre chemin », a estimé le démocrate. Néanmoins, Barack Obama a affirmé que s'il était élu, il pourrait envisager de nommer son adversaire « à tout poste (...) où je penserais qu'il serait le meilleur pour notre pays. »