Mohamed Mimoun est parti. Il n'arpentera plus les couloirs de la fédération ni ceux de la ligue nationale et de M'sila, tous ces lieux qu'il aimait tant fréquenter, lui qui n'avait qu'une passion : le football. Lundi, il a tiré sa revérence sur la pointe des pieds. La nouvelle de sa disparition a fait le tour du pays en une poignée de minutes. Homme humble, courtois et affable, cet officier à la retraite de la Protection civile n'avait pas son pareil dans la « cueillette des voix » lors des chaudes assemblées générales de la FAF, entre 1990 et 2000. Durant cette décennie marquée par l'instabilité de la fédération, il était incontournable. Au fil des années, il était devenu un acteur majeur des épisodes fafiens. Il a fait son entrée au bureau fédéral dans la foulée de l'élection de Mohamed Salah Diabi comme président. L'aventure s'est achevée en queue de poisson. Avec l'avènement de Mohamed Raouraoua, feu Mohamed Mimoun a été recentré sur un autre domaine. Homme de confiance du président, il s'est quelque peu effacé de la scène, trop voyante, de la fédération, sans trop s'en éloigner, il est vrai. Cette saison, il était souvent désigné comme délégué lors des rencontres du championnat. Ami des journalistes, avec qui il entretenait d'excellentes relations, il était toujours aux petits soins avec eux sur la main courante. Aux officiers de police qui ne voulaient pas de journalistes si près de l'aire de jeu, il trouvait les mots pour que tout s'arrange. C'est cet homme que le football algérien pleure aujourd'hui et que des dizaines de centaines de personnalités du ballon rond et de simples citoyens ont accompagné hier à sa dernière demeure dans sa ville M'sila qu'il aimait par-dessus tout. Fils de l'Algérie profonde, Mohamed Mimoun n'avait pas son pareil pour gagner le cœur de tous ceux qui gravitaient autour du football. Très sensible, timide même, il a surfé sur les vagues du football sans jamais imposer sa présence. Il nous a quittés sans avertir. La discrétion était sa vertu. Avec sa disparition, le football algérien a perdu un de ses plus dignes serviteurs.