Les travailleurs de la Société de raffinage du sucre (Sorasucre) de Sidi Lakhdar dans la daïra de Khemis Miliana, wilaya de Aïn Defla, ont exprimé, mercredi dernier, au cours d'un rassemblement au sein de l'usine, leur angoisse devant le devenir incertain, selon eux, qui guette l'entreprise Enasucre du groupe Blanky, et ce, suite aux récentes informations publiées dans la presse nationale faisant état du retrait éventuel du partenaire Blanky et de la décision du gouvernement de suspendre l'opération de vente de l'entreprise Enasucre au profit de ce groupe. En effet, les membres du syndicat et du comité de participation ont déjà, dans un procès-verbal rédigé lundi dernier à l'issue d'une réunion, manifesté leur inquiétude interpellant les pouvoirs publics pour sauver leur outil de travail. Ainsi, plusieurs intervenants ont mis l'accent sur les difficultés vécues par cette filiale depuis les années 1990, plus particulièrement depuis l'assassinat de leur PDG en octobre 1994 dans un acte terroriste et les déboires qui s'ensuivirent en raison, notamment comme il est rapporté dans le document, d'une concurrence déloyale qui a fini par plonger l'unité dans des problèmes financiers ayant finalement eu pour conséquence un arrêt de ses activités durant 11 mois en 1998. Et c'est grâce à l'opération du processing par un contrat conclu avec le groupe Blanky à partir de décembre 2002 que la filiale de Sidi Lakhdar qui occupe une superficie de 24 ha a continué, selon le collectif des travailleurs, à produire en dépit de nombreuses contraintes, mais en ayant préservé les emplois et les salaires des employés qui n'ont pas cessé de rappeler au cours du rassemblement que le contrat en vigueur expirera en juillet prochain, une échéance toute proche qui signifie pour eux la mort de leur usine si rien n'est fait dans les prochains jours pour la sauver. En clair, le collectif adresse un message aux pouvoirs publics et au partenaire Blanky afin qu'ils apportent une réponse à leur questionnement face aux lendemains incertains qui les guettent. Enfin, ces travailleurs tiennent à rappeler à l'opinion publique et aux autorités que la priorité pour eux est de préserver cet acquis, véritable symbole de l'économie nationale qui a contribué pendant longtemps à alimenter toute la région du Cheliff et participé à la formation de nombreux cadres et continue à l'heure actuelle à accueillir des universitaires de la wilaya et de ses environs. Dans une autre intervention, un salarié affirmera que les travailleurs ne sont pas contre la privatisation et que l'essentiel pour eux et d'assurer la pérennité de l'activité avec tout partenaire capable, en outre, de réaliser des investissements comme avait déjà commencé à le faire le groupe Blanky dès novembre 2004, toujours selon le même orateur.