Le transport et la restauration seront assurés aux étudiants en fonction du programme d'enseignement au niveau des universités. « Les étudiants n'auront plus à se soucier des problèmes du transport et de la restauration. Je donnerai instruction aux responsables des œuvres universitaires pour que les restaurants des cités U soient ouverts jusqu'à une heure tardive pour permettre aux étudiants de se concentrer sur leurs études et ne pas se soucier des problèmes de nourriture. Même chose pour le transport. » Les opérateurs devront adapter leur programme selon les horaires définis par les universités », a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, à l'ouverture de la conférence nationale des chefs des établissements universitaires, tenue hier à Alger. Cette mesure, beaucoup plus proche de l'improvisation que d'une solution durable, pourrait, dit-on, alléger les souffrances des étudiants algériens qui peinent à suivre leurs études sans avoir d'énormes soucis de transport et de restauration. Beaucoup d'étudiants sacrifient alors leurs études pour pouvoir survivre. A ce problème, s'ajoutent les conditions déplorables d'hébergement au niveau des cités universitaires. Une situation qui n'a jamais été améliorée, en dépit des « assurances » données à chaque rentrée par le ministre en charge du secteur. Pour la rentrée 2008-2009, devant intervenir à partir du 4 octobre prochain, M. Harraoubia n'a pas dérogé à la règle. Se référant à des chiffres préparés pour l'occasion, le ministre affirme que toutes les mesures ont été prises pour assurer le bon déroulement de la rentrée universitaire. Pour cette rentrée, indique-t-il, les cités universitaires disposent de capacités d'accueil de 460 000 lits, dont 83 000 réceptionnés en 2008. « Ce sont des chiffres inimaginables », estime-t-il. La même chose pour l'université. Félicitant ses responsables au niveau des wilayas, M. Harraoubia affirme que « tout a été prévu pour éviter les mauvaises surprises à la rentrée ». « Il y a des universités où nous avons un surplus de places pédagogiques et de lits. Pour cette année, nous avons 114 000 nouvelles places pédagogiques », déclare-t-il. Mais sur le terrain, les chiffres les plus triomphalistes sont très souvent démentis par la réalité. C'est le cas par exemple à Alger où les nouveaux étudiants ne parviennent toujours pas à obtenir une chambre universitaire. Par ailleurs, une simple petite virée dans les cités universitaires de la capitale permet de constater les conditions déplorables dans lesquelles sont hébergés les étudiants. Les plus chanceux se retrouvent à quatre par chambre. « L'Université n'est pas à la traîne » Concernant l'encadrement, indique-t-il, près de 6000 nouveaux postes budgétaires pour le recrutement de maîtres assistants et 7000 postes de formation en magistère ont été ouverts. « Nous avons aussi consacré quelque 420 bourses de formation au profit des maîtres assistants et chargés de cours pour finalisation de la thèse de doctorat et 100 bourses aux majors de graduation sélectionnés par voie de concours national », ajoute-t-il. Evoquant le problème posé par l'orientation des nouveaux bacheliers vers les différentes filières, l'orateur estime que personne n'a été lésé. « Le choix des étudiants a été respecté sur la base de critères clairement définis. Nous avons été justes et équitables avec l'ensemble des étudiants, car nous n'avons aucun intérêt à favoriser X ou Y et je pense qu'on ne peut pas aller au-delà de cette transparence », soutient-il, en précisant que 95% des nouveaux bacheliers ont été orientés vers l'une des 10 filières de leur choix. A la question de savoir si son département compte prendre des mesures pour améliorer la qualité des programmes pédagogiques et le niveau des universités algériennes, toujours à la traîne par rapport à celui des universités africaines, le ministre récuse d'abord cette comparaison. Selon lui, « les universités algériennes ne sont pas à la traîne. » « Les classements établis par l'université de Shanghai ou d'autres universités sont faits sur un certain nombre de critères. Mais cela ne veut pas dire que l'université algérienne est à la traîne, malgré le fait que nous n'avons pas de prix noble », justifie-t-il. Concernant la formation, le ministre rappelle les mesures prises pour la formation des enseignants. Dans ce sens, il annonce que l'Algérie est membre de Erasmus (European Community Action Scheme for the Mobility of University Students), un programme européen ouvert aux pays du Maghreb et de Campus. Ces deux programmes contribueront, selon lui, à l'amélioration du niveau des universités algériennes.