La défense des droits des immigrés a été au centre du 3e Forum social des migrations, dont les travaux se sont ouverts jeudi dans la localité madrilène de Rivas Vaciamadrid (Espagne), avec la participation de plus de 2000 représentants d'organisations de 86 pays d'Amérique latine, d'Afrique, d'Europe et d'Asie. Cette rencontre de trois jours contribuera, à travers ses débats et ateliers, à donner une « vision globale du phénomène de l'immigration à travers les voix des représentants sociaux », précisent les organisateurs. Une des revendications de ce forum sera celle de demander aux gouvernements de ne pas exclure la position des immigrants dans la gestion de l'immigration, comme cela a été le cas dans la directive européenne dite de retour, que les ONG qualifient de « directive de la honte ». Le président de la Commission espagnole d'aide aux réfugiés (CEAR), Ignacio de Aguilar, a relevé la « grande vulnérabilité des réfugiés dans le contexte de crise économique », d'où la nécessité, a-t-il dit, de renforcer leurs droits et que l'Europe signe la convention des Nations unies, de 1990, sur les droits des travailleurs migrants. Le responsable du CEAR, qui a reproché aux pays européens de prendre pour prétexte la crise économique pour rendre plus dure encore leur politique migratoire, a proposé la création d'une agence spéciale au sein de l'ONU chargée de surveiller les droits des immigrés. La libre circulation des personnes et la reconnaissance de la citoyenneté universelle ont, selon l'APS qui a rapporté l'information, été défendues par plusieurs intervenants qui ont applaudi la proposition de la responsable de l'immigration dans le gouvernement de l'Equateur, Mme Lorena Escudero, d'établir un « passeport universel » basé sur le principe que « toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence dans un pays ». Dans ce contexte, un activiste brésilien, qui a regretté que l'Europe ait une « mémoire historique aussi courte », en allusion aux Européens qui avaient émigré dans le passé en Amérique, s'est prononcé en faveur d'une « citoyenneté universelle, indépendamment des papiers où la libre circulation des personnes est garantie ». La syndicaliste mexicaine et militante des droits des immigrés aux Etats-Unis, Alery Alzaga, a appelé, pour sa part, les gouvernements des pays riches à mettre en place des politiques d'immigration « plus ouvertes », car « la répression toute seule crée la vulnérabilité, le racisme et la xénophobie », a-t-elle averti.Les débats seront axés autour de cinq thèmes majeurs : globalisation et migrations, sociétés d'origine et alternatives de développement, frontières et droits de l'homme, société d'arrivée et situation des immigrés, et enfin asile et refuge.