Les travailleurs algériens exerçant au sein de l'entreprise chinoise CITIC-CRCC sise en contrebas de la commune de M'chedallah, à 45 km à l'est de Bouira, ont déclenché hier un mouvement de grève illimité en signe de protestation contre les conditions socioprofessionnelles qu'ils jugent « déplorables ». Pour rappel, l'entreprise en question, chargée de réaliser le tronçon autoroutier s'étendant d'El Adjiba jusqu'à la limite est de la wilaya de Bouira, a été dès son installation, il y a quelques mois, une aubaine pour les chômeurs de la région qui ont pu y dénicher un emploi, avec en prime un tremplin d'offres de diverses natures. Mais force est de se rendre à l'évidence : le torchon brûle entre l'entreprise chinoise et les travailleurs algériens qui réclament mordicus des indemnités et autres droits ayant trait aux conditions de travail. En effet, la base vie de la CITIC-CRCC a été, par ce fait, fermée 13 fois au cours du mois de juillet et 3 fois au cours du mois d'août dernier. Sur place, dans la matinée d'hier, bon nombre d'employés parlaient du mauvais traitement de leurs rémunérations. D'autres, plus explicites, n'hésitent pas à pointer l'entreprise d'un doigt accusateur en déclarant qu'« il y a des ponctions injustifiées sur nos maigres salaires ». Notons que ces travailleurs grévistes, qui ne sont pas à leur première brouille avec l'entreprise, ont procédé hier matin – encore une fois – à la fermeture de l'accès à la base vie de l'entreprise et ce, par l'obstruction du chemin qui y mène par des pneumatiques brûlés et autres objets hétéroclites. Paralysés par cet énième bras de fer des travailleurs algériens, les responsables de l'entreprise ont fini par prendre langue avec les contestataires qui ont dégagé une délégation de 10 ouvriers. Par ailleurs, faut-il souligner, toutes nos tentatives d'accéder à la base et de joindre les responsables de l'entreprise ont été vaines. Un véritable blocus a été imposé à l'entrée de la base par des agents de sécurité récalcitrants, ne voulant rien entendre car soutenant obstinément qu'ils avaient reçu instruction de ne laisser passer personne.