Chaâbet El Ameur est une commune semi-rurale située à l'extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès. Son développement est loin de répondre aux attentes de sa population qui atteint près de 30 000 âmes disséminés sur une vingtaine de villages et une surface de 72 km2. Si l'on se fie aux déclarations des citoyens de cette localité, la situation a empiré ces dix dernières années. Selon eux, les projets inscrits accusent un grand retard affectant d'une manière incontestable le développement de la localité. « Nous n'avons ni zone d'activité, ni marché hebdomadaire digne de ce nom et encore moins d'infrastructures de jeunes en mesure d'atténuer le stress et servir de lieu de refuge pour les bataillons de jeunes chomeurs de notre commune », se désole un jeune désœuvré en soulignant que même le programme des 100 locaux commerciaux, censé alléger un tant soit peu le chômage, piétine tandis qu'il est achevé dans d'autres communes. Les villages que compte la localité vivent une profonde léthargie. Dégradations des routes, pénurie d'eau potable et non raccordement de certains au réseau d'AEP et l'absence d'assainissement sont entre autres les problèmes auxquels sont confrontés les villageois. Les habitants d'Aït Saïd, d'Aït Brahim et de Azouza se plaignent de la pénurie d'eau potable qui affecte leurs villages depuis plus de trois mois. Ainsi, en dépit de la fermeture du siège de la daïra et de l'APC, et des promesses des services de l'ADE quant au règlement du problème, ces derniers continuent de puiser cette précieuse matière à partir de sources naturelles, souvent loin des lieux d'habitations. L'habitat rural, ajoutent-ils qui avait suscité tant d'engouement chez les populations rurales n'a pas eu l'effet escompté puisque seule une trentaine d'habitants sur plus de mille demandes ont dû entamer leurs projets. Celui de la santé est caractérisé par le manque d'infrastructures notamment au niveau des villages et la fermeture depuis des années de la salle de soins d'Aït Brahim. « Les responsables du secteur sanitaire ignorent nos doléances et invoquent la dégradation de la situation sécuritaire alors qu'elles (les salles de soins) étaient opérationnelles au milieu des années 1990 », indique un citoyen de ce village avant de se plaindre des longs déplacements vers la polyclinique du chef-lieu. Sur un autre volet, les habitants de cette commune réclament le raccordement au gaz de ville, qui est une précieuse matière et trop demandée en période hivernale vu le caractère montagneux de la région. Au chef-lieu, l'aménagement urbain fait grandement défaut. Les ruelles et les artères du centre-ville sont totalement dégradées. L'anarchie et l'insalubrité règnent en maîtres. Les baraques illicites poussent comme des champignons défigurant l'aspect urbain de la commune. L'agriculture, un secteur aussi très important, n'a pas échappé au sommeil. La population ne profite plus de ses potentialités agricoles. En l'absence d'un marché couvert pour fruits et légumes, les commerçants étalent leur marchandise à l'air libre en faisant fi des règles et normes en vigueur. Pour conclure, il est à rappeler qu'a défaut de conjuguer leurs efforts pour sortir la localité du cercle des problèmes dans lesquels elle patauge depuis des années, les élus locaux avaient brillé par les dissensions et les calculs partisans qui avaient induit à la dissolution de l'assemblée locale compromettant ainsi l'avenir de pas moins de 30 000 âmes pour les cinq années à venir.