L'éclairage public fait défaut. Ce constat est d'autant plus désolant que les Algérois sortent souvent la nuit. Les grands boulevards sont à peine éclairés d'une lumière blafarde et seulement par endroits. Le constat est encore plus désolant dans les ruelles. Rares sont ceux qui y passent. A part les quelques travaux engagés pour réparer les candélabres et le dépôt de couches d'enduit, rien d'important n'a été engagé par les Epic de wilaya, surtout celle chargée de la réalisation et de la maintenance, l'ERMA. La rue Bab Azzoun ou celles menant à La Basse Casbah, ou encore plus loin, dans la vieille ville, deviennent des coupe-gorges. Même constat à la périphérie de la ville. Seules les quelques guirlandes offertes par le guide de la Jamahiriya libyenne, à l'occasion du sommet arabe d'Alger, sont ressorties et installées, cette fois-ci, sur des axes routiers « importants » du centre-ville. « C'est seulement à l'occasion que devraient être aménagées ces installations », relève-t-on au niveau de l'ERMA. Ce ne fut guère le cas pourtant la dernière fois : les points lumineux furent maintenus longtemps après la fin de la manifestation. Plusieurs incidents de candélabres brinquebalants qui ont failli tomber sur des piétons et des automobilistes, furent signalés. Cela n'a pas pour autant décidé cette même Epic de wilaya à les remplacer ou à les retirer. Des autorités ont voulu prendre en charge l'« hypercentre » de la ville. Une priorité fut donnée au boulevard Zighout Youcef. Pas moins de 40 bâtiments publics sont concernés par ces opérations, a-t-on annoncé, tout en faisant remarquer que les travaux toucheront « d'autres zones limitrophes du centre-ville inscrites au début dans ce projet, pour atteindre à la fin la périphérie d'Alger ». Les consultations pour un plan Lumières ont été lancées, mais elles ont traîné en longueur ; les reports en ont retardé la concrétisation. Confié à la direction de l'urbanisme, le projet, soutenu par le premier magistrat de la wilaya, M. Addou, évolue en dents de scie. L'ouverture des plis pour le choix des bureaux chargés de faire les études préliminaires concernant le projet a été effectuée. Rien de vraiment concret ne s'en est suivi. Des Lyonnais ont été appelés pourtant à la rescousse. L'expertise nationale fait défaut, et les étrangers ne se bousculent apparemment pas au portillon. Le chef de l'Etat, M. Bouteflika, auquel a emboîté le pas son ministre de l'Intérieur, a dénigré en son temps le travail des entreprises de wilaya. Alger restera mal éclairée. Et M. Boudali, responsable de l'ERMA, contacté hier pour éclairer notre lanterne, était « en commission ».