Crise au sein de la commune de Taoura... Dix mois de blocage n'auront pas suffi pour mettre fin aux interminables dissensions existantes au sein de l'exécutif communal de Taoura. La répartition des tâches, faisant l'objet, depuis l'investiture de l'APC, de critiques de la part de 7 élus (2 FLN, 2 FFS, 2 RND, 1 FNA) sur les 9 membres composant l'assemblée communale, n'est, en fait, que la goutte qui a fait déborder le vase. Est perceptible, en filigrane, une lutte entre groupes ethniques et/ou sociaux pour un meilleur positionnement ou repositionnement politique à l'échelle locale. Dans une première tentative de remédier au problème, les neuf élus se sont réunis le 03/05/2008 en présence de l'ex-wali de Souk Ahras, avec comme ordre du jour l'étude de la situation qui prévalait dans cette commune. Une proposition approuvée par la majorité quant à des changements devant être apportés au niveau des vice-présidences de l'APC, fut rejetée dans son fond et dans sa forme par le premier magistrat de la ville. Maintenant, il y a un seul vice-président contesté, de surcroît, par ses pairs, les rapports entre élus se dégradent davantage et l'opposition appelle au boycott des réunions. Le 29 juin 2008, une deuxième rencontre est organisée en présence du chef de daïra pour débattre du même problème. La rencontre n'a pu produire les effets escomptés, puisque chacune des deux parties en conflit campera sur sa position. Dans une doléance adressée à El Watan, les contestataires exigent, tout en se référant à la réunion du 03/05/2008, la création d'une deuxième vice-présidence et d'un poste de délégué pour que la commune soit gérée, estiment-ils, de manière collégiale et équitable de la part de tous les élus. « Nous sommes victimes d'exclusion et d'ostracisme », ont-ils écrit. Ils reprochent, par ailleurs, à un responsable administratif et un député d'avoir savamment orchestré cette situation pour des raisons qu'ils promettent de rendre publiques ultérieurement. Contacté par téléphone, Djeridi Mohamed, le P/APC de Taoura, dira ceci « Nous avons vainement demandé, dès le premier jour de notre installation à la tête de la commune, aux autres membres de l'exécutif, de faire preuve de cohésion pour mieux servir la population. La dernière réunion organisée par l'administration locale a tranché en faveur de la légalité. Je ne peux céder devant des propositions qui peuvent être nuisibles pour la bonne gestion de la commune. Les affaires de la cité vont à merveille et des projets d'envergure ont été lancés par nos soins ». Le conflit persiste… ... et clivage à Ouled Driss Contestant depuis des mois la gestion interne de leur assemblée communale, quatre élus de Ouled Driss montent au créneau pour dénoncer, à travers une doléance écrite, le cumul de prérogatives chez cinq sur les neuf membres l'exécutif et s'insurgent contre le non-respect des lois 24 et 90/08 relatives à la gestion de la commune et la représentativité des partis politiques au sein de la commune. Les quatre signataires de la pétition, qui annoncent officiellement le boycott des réunions, renforcent leur position par une série de griefs tournant autour de l'opacité dans l'attribution des marchés, le transfert de certains projets d'une région à une autre sans concertation et leur exclusion des différentes commissions. Contacté par téléphone, Hafsi Belkacem, le P/APC de Ouled Driss, réfutera en bloc les doléances des contestataires, arguant que ces derniers, qui avaient vainement tenté d'exercer une pression sur sa personne lors de la répartition des tâches, ont renoncé de plein gré à leurs tâches. Il dira, par la même occasion : « Je gère une commune où se trouve représentée une majorité de partis politiques avec lesquels nous devons travailler dans un climat de concertation, mais je ne peux, en aucun cas, faire dans le tribalisme et oublier mon rôle rassembleur. Je suis le P/APC des Ouled H'zez, Ouled Driss, Ouled Bechiah, Ouled Zayed et même ceux qui n'ont pas de tribu ». S'agissant des conditions dans lesquelles sont attribués les projets et le choix de leur implantation, il dira que tout se passe dans la transparence. Les deux parties seront réunies, aujourd'hui, en présence du DRAG pour étudier les chances de la sortie de cette crise.