La France a annoncé l'envoi de moyens supplémentaires pour ses quelque 2 800 soldats déployés en Afghanistan, lors d'un débat parlementaire, lundi, sur la prolongation de leur mission, approuvée par la majorité de droite. Paris : De notre bureau Le chef du gouvernement a appelé au « consensus national » sur l'engagement français en Afghanistan, qui « était et demeure juste ». Mais, force est de constater que ce consensus est rompu. En effet, la classe politique française est ressortie divisée du débat parlementaire sur la question afghane. A l'Assemblée nationale comme au Sénat, la gauche a voté contre cette prolongation. Ce vote négatif rompt le consensus national sur les affaires de défense qui existaient depuis une trentaine d'années. Au nom des Verts et du Parti communiste, Noël Mamère (Vert) a dit « refuser que soit versé le sang de nos enfants au service d'une cause qui n'est pas la leur », dans « une sale guerre ». « Il faut se rendre à l'évidence, la coalition a perdu la guerre, a déclaré Noël Mamère. Nous demandons le retrait des troupes. » Dans une lettre adressée, il y a quelques jours, aux parlementaires de gauche, Nicolas Sarkozy a réaffirmé les motifs de la mission française, soit « la lutte contre le terrorisme » et « pour les valeurs humanistes ». Les parlementaires français ont été saisis pour la première fois depuis la première guerre du Golfe d'un débat avec vote sur une opération militaire extérieure de la France. Depuis la réforme constitutionnelle, le Parlement doit être systématiquement consulté pour toute intervention de plus de quatre mois. Ce débat est intervenu un peu plus d'un mois après la mort de dix militaires français le 18 août à l'est de Kaboul. Avant d'annoncer devant l'Assemblée nationale que des drones - des aéronefs sans pilote —, des hélicoptères Caracal et Gazelle, des moyens d'écoute et des mortiers supplémentaires seraient envoyés, avec une centaine d'hommes qui les servent, « dans quelques semaines », le Premier ministre, François Fillon, a déclaré que « le président de la République et le gouvernement ont tiré les enseignements de cette embuscade ». L'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée a marqué une nette accélération de cet engagement. La France a la responsabilité de la région de Kaboul, la capitale, et participe aux frappes aériennes. Lors du sommet de l'Otan, en avril, Nicolas Sarkozy avait annoncé l'envoi de renforts de 700 hommes.