Nous ne sommes pas contre le principe de l'amnistie générale, mais nous attendons de voir le contenu », c'est ce qu'a déclaré hier Bouguerra Soltani à Oran, lors d'un point de presse organisé en marge de l'ouverture de la première rencontre régionale des élus MSP de neuf wilayas de l'Ouest sur : « La bonne gouvernance et le développement local. » Pour étayer son argumentaire, le président du MSP citera comme exemple l'amendement apporté au code de la famille, notamment dans sa disposition relative à la suppression du tuteur légal. Il dira à ce propos : « Nous avons été les précurseurs pour demander des amendements, mais pas n'importe lesquels. Nous ne pouvons accepter des amendements antinomiques avec nos principes. Même s'ils sont adoptés par les deux chambres, nous ne les appliquerons pas. S'ils veulent nous mettre en prison qu'ils le fassent. » A ce sujet, il laissera entendre que sa formation politique a présenté un mémorandum retraçant la vision du MSP concernant le projet de loi portant amnistie générale initiée par le Président Bouteflika. Tout au long de son intervention, le leader du MSP soufflera le chaud et le froid. Tantôt il fustigera les pratiques et la gestion passée des affaires de l'Etat, notamment les déséquilibres de développement entre les différentes régions du pays, tantôt il prônera la fin de l'amateurisme politique qui, selon lui, a caractérisé la scène politique nationale depuis plus d'une quinzaine d'années. Soltani usera avec habilité d'un discours « destiné à la consommation interne » où le verbe fluide, les métaphores et les diatribes ont été distillés à profusion. Un discours où il traitera, tour à tour, de la notion de bonne gouvernance et de la culture de l'Etat, de l'importance de l'implication effective des élus locaux dans la gestion des collectivités locales avant d'ironiser par cette image : « Un maire qui s'éclipse de sa commune le jour de l'affichage des listes des logements n'est pas digne. » Il insistera auprès de ses élus sur la nécessité d'initier une nouvelle culture dans les affaires de l'Etat qui prenne en compte la justice sociale et la juste répartition des richesses. Dans ce contexte, il expliquera la politique d'« entrisme » du MSP par la participation au « pouvoir » comme concept général de fonctionnement de sa formation politique qui participe à la gestion de 38 collectivités locales. Il insistera auprès de son auditoire sur la notion de « professionnalisme politique » pour dire que la gestion des affaires publiques doit se faire par des élus ayant opté pour une carrière politique. Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, en sa qualité de secrétaire général du secrétariat national des élus, dira qu'« il est inconcevable qu'en 2004, certains élus au Parlement sont analphabètes ».