Le MSP semble rejoindre définitivement ses deux alliés conjoncturels, le RND et le FLN, dans sa position sur le lancinant projet de « l'amnistie générale », annoncé par le premier magistrat du pays en novembre dernier. « Nous soutenons inconditionnellement toute initiative entrant dans le cadre de la démarche globale de Monsieur le président de la République pour concrétiser le projet de la réconciliation nationale qui est le fondement de son programme électoral que nous avons soutenu tambour battant », lâche, hier, Abdelmadjid Menasra, chargé de la communication, lors d'une conférence d'évaluation de l'année 2004, tenue au siège national du parti. Bouguerra Soltani, président du parti, absent hier à la conférence, a émis, rappelle-t-on, des réserves sur ce projet de « l'amnistie générale » lors de sa dernière sortie médiatique vendredi dernier à Oran. « Nous ne sommes pas contre le principe de l'amnistie générale, mais nous attendons de voir le contenu », déclare-t-il. M.Menasra dira pourtant que son parti ne s'est pas encore imprégné de la nature du projet. « Nous n'avons encore pas pris connaissance de la nature du projet. Je pense qu'il n'est pas encore prêt. Mais, nous considérons que l'amnistie générale, pour nous, est une étape, un élément et un pas vers la concrétisation du grand projet qu'est celui de la réconciliation nationale. L'amnistie générale, aux yeux de notre formation, concernera tout ce qui est lié à la crise qu'a vécue notre pays durant la décennie précédente. Autrement dit, elle concernera la crise sécuritaire et n'a rien à voir avec d'autres aspects qui n'ont pas de liens directs avec cette crise », explique-t-il. Selon lui, il ne s'agit pas d'un projet d'amnistie fiscale ou autre, mais d'un projet destiné aux terroristes qui ont baissé les armes et sont descendus du maquis, dans le cadre de la concorde civile. M.Menasra citera au passage le dossier des disparus, qui doit, selon lui, trouver une solution définitive qui préservera les droits des familles concernées. Revenant sur les faits saillants de 2004, Menasra s'arrêtera sur « la présidentielle d'avril 2004 et l'Alliance présidentielle » qu'il considère comme les « deux grandes victoires de l'année ». A l'occasion, le conférencier tentera de dissiper toute ambiguïté quant à l'existence de prémices de déchirures au sein de l'Alliance présidentielle. « Nous tenons toujours aux principes directeurs de l'Alliance présidentielle. Je vous rassure qu'elle va bien. Il n'y a aucun différend fondamental entre les chefs des trois formations qui se rencontrent régulièrement. Nous attendons juste qu'il fasse son congrès pour faire avancer notre projet commun », précise-t-il encore. Autre point sur lequel persiste et signe le MSP, c'est l'amendement du code de la famille qui a suscité beaucoup de remous au sein des formations d'obédience islamiste. Pour ce parti, les amendements apportés au code en vigueur sont « hors-jeu ». C'est-à-dire, « la charia n'est pas tenue en compte ». Le MSP relève, en outre, ces « abus » dans la mise en œuvre de la réforme du système éducatif. Le conférencier évoquera, par ailleurs, la nécessité d'accélérer les réformes, surtout politiques. « Nous devons opérer des réformes politiques, qui toucheront le code communal et celui de wilaya ainsi que les lois régissant les partis, avant les élections locales, en 2007 », souhaitera-t-il.