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« Les tirailleurs maghrébins, ces héros, sacrifiés et oubliés de la France... »
Rachid Bouchareb. Réalisateur
Publié dans El Watan le 26 - 12 - 2004

Rachid Bouchareb, le réalisateur algérien, auteur de Cheb, Bâton rouge et Little Senegal, commencera le tournage en janvier 2005, d'une superproduction sur les tirailleurs maghrébins intitulée Les Indigènes.
Vous tournez une superproduction sur les tirailleurs algériens, marocains, tunisiens et sénégalais lors de la Seconde Guerre mondiale.Vous vous essayez au film de guerre...
Oui, effectivement, je tourne un vrai film Les Indigènes sur les tirailleurs d'Afrique. Des tirailleurs algériens, tunisiens, sénégalais, ivoiriens et des goumis marocains. Une partie du tournage, d'une durée de dix jours, sera effectuée à Taghit, près de Béchar, dans le Sud algérien, à la fin du mois mai 2005. Le reste se fera au Maroc, en Italie (Montecassino), en France. Le film retrace l'histoire (1942-1945) lors de la Seconde Guerre mondiale de ces tirailleurs maghrébins mobilisés en 1942-1943 en partance depuis Oran par bateau pour libérer Montecassino (Italie), Marseille, Lyon, la Corse, Les Vosges, Strasbourg, l'Alsace, le passage au Rhin en Allemagne.
Un vrai film de guerre...
Oui, un vrai film de guerre comme Sauvez le soldat Rayan et d'action en toile de fond historique. Avec la meilleure équipe d'Europe en matière. Il s'agit d'une superproduction. Un dédié aussi à Youcef Sahraoui, chef opérateur qui n'est plus là. J'ai fait quatre films avec lui.
Justement, vous voulez, à travers ce film, rendre hommage à ces tirailleurs maghrébins et africains morts pour libérer la France et dont on n'en parle pas...
L'armée d'Afrique constituée par de Gaulle comptait 150 000 tirailleurs maghrébins et africains dont 70 000 étaient algériens, 40 000 pieds-noirs et 30 000 français de France. On n'a jamais parlé d'eux ou peu. Ils sont morts par milliers pour la France. Et de surcroît, leur pension n'est pas versée avec égalité avec les autres tirailleurs français. A l'époque, un tirailleur maghrébin percevait la moitié de la pension de celui français. Jusqu'à maintenant, ces tirailleurs n'ont pas d'indemnisation décente. Cela nécessite 12 milliards de francs pour indemniser tous les tirailleurs et les survivants. Il s'agit d'honorer et reconnaître leur mémoire et leur rendre justice dans les livres d'histoire. Et aussi réclamer l'alignement des pensions gelées depuis 1953. Il ne faut pas oublier qu'ils ont joué un rôle déterminant dans la libération de la France. Et puis éclairer, c'est le rôle d'un cinéaste. J'ai voulu raconter qu'ils ont été des héros libres et dignes en s'étant sacrifiés et battus jusqu'à la mort... La France n'a pas été uniquement libérée par les Américains et les Canadiens.
Pour Les Indigènes, vous avez fait fort en mettant à contribution un casting de rêve « très beur » : Jamel Debbouze, Samy Naceri, Sami Bouajila et Roshdy Zem...
Oui, un casting de stars en France. Ils permettent de récolter des fonds pour le film. Cela fait longtemps que je voulais faire un film avec le starsystem pour aider ce projet. Vous savez, Jamel Debbouze, l'acteur le mieux payé en France soit 15 000 000 d'euros (100 000 000 de FF) n'a pas été exigeant, il a accepté de jouer avec joie. Son cachet est de 326 euros par jour et trois millions et demi d'euros (18 000 FF) Jamel Debbouze incarnera un tirailleur algérien, Samy Bouajila, un tirailleur algérien, Sami Nacéri, un goumi marocain et Roshdy Zem, un tirailleur tunisien. On aura aussi Zidane pour une journée de tournage. Il jouera un tirailleur algérien tué dans les rues de Marseille. Des personnages haut et en couleur. Et puis la bande originale du film est signé par Khaled.
Côté algérien...
Nous avons contacté Larbi Zekal pour camper le rôle de Abdelkader, tirailleur algérien (Samy Bouajila) plus âgé, après la guerre. Un tirailleur survivant qui, 60 ans après, retourne en France, au cimetière où sont enterrés des compagnons d'armes. J'aimerais que l'Algérie nous aide, le ministère de la Culture et le DG de l'ENTV nous répondent favorablement. Car ils ont un grand rôle. On espère que l'Etat algérien nous appuiera financièrement quant à cette partie du tournage en Algérie. A l'instar du ministère de la Culture français, TF1, France2, Canal+, l'armée française, Royal Air Maroc, la TV belge, le ministère de la Culture belge... On espère aussi que le le film va faire débat en Algérie.
On constate une boulimie cinématographique chez vous...
Pour vous dire, ce film, Les indigènes, étrenne une trilogie de trois volets parlant de l'histoire et du destin de ces hommes lors de la Seconde Guerre mondiale, en Indochine et puis pendant la révolution de Novembre 1954. Et là, je fais un film entièrement tourné en Algérie. J'ai envie de les enclencher sur huit mois...
Vous observez des escales avec votre caméra, l'Algérie, le Sénégal, New York... et puis une nomination aux Oscars...
Les Anglo-Saxons sont très ouverts au cinéma des autres. Aux USA, les gens ont envie de voir un autre cinéma. J'ai été très content d'être nominé aux oscars en 1996 pour le meilleur film étranger avec Poussière de vie. Et en plus, je représentais l'Algérie...


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