La ministre de la Justice, Rachida Dati, a condamné, hier, « avec la plus grande fermeté » l'agression au fusil de chasse de trois jeunes adolescents d'origine maghrébine, vendredi à Ajaccio (Corse). Paris : De notre bureau La garde des Sceaux exprimé « sa sympathie aux personnes blessées et à leur famille » et demandé « au parquet général de donner instruction au parquet d'Ajaccio de faire toute la lumière sur cette affaire et de veiller à ce que les auteurs de ces faits soient sanctionnés avec la plus grande vigueur ». Pour Rachida Dati, « Si le caractère raciste de l'agression est confirmé par l'enquête judiciaire, les dispositions du code pénal qui aggravent les condamnations en cas de racisme devront êtres rigoureusement appliquées ». « Ce sont des faits d'une violence inqualifiable. Le caractère raciste n'est pas écarté. Il n'est pas établi non plus », a déclaré pour sa part le procureur de la République, José Thorel. Deux personnes ont été placées en garde à vue. Dans l'appartement de l'une d'elles, un homme de 44 ans, quatre fusils de chasse ainsi que des munitions ont été saisis. Ce dernier nie toujours avoir participé à l'agression. L'autre homme, âgé de 21 ans, nie également les faits.Les trois jeunes maghrébins, âgés de 16 à 18 ans, fêtaient la fin du ramadhan lorsqu'ils ont été pris pour cibles, vendredi, à 22h45 (20h45 GMT). Quatre coups de feu ont été tirés. L'un des jeunes a été grièvement blessé à la tête. Un plomb de chasse a été extrait d'un de ses yeux durant la nuit. Les deux autres victimes ont été légèrement atteintes, respectivement à l'épaule et au thorax. Les trois jeunes maghrébins ont lancé, samedi soir, un appel au calme dans un communiqué pour qu'il n'y ait pas d'autre acte de violence dans leur quartier. Le Parti socialiste a dénoncé samedi « un acte inacceptable et odieux » et déplore dans un communiqué « la multiplication des agressions racistes ». « C'est révoltant », déclare pour sa part Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste. « J'appelle à la mobilisation de tous. Plus que jamais, soyons vigilants contre l'inadmissible », a t-elle dit dans un communiqué. Le président UMP de l'Assemblée de Corse, Camille de Rocca Serra, a condamné une violence « insupportable ».« Aujourd'hui, je suis profondément attristé que notre île soit le théâtre de telles exactions. (...) Je souhaite que la justice sanctionne les auteurs de manière exemplaire », a-t-il déclaré dans un communiqué.