Le parti d'Aït Ahmed a critiqué sans ménagement les autorités. Il les accuse de n'avoir pas su gérer les problèmes auxquels est confronté le pays. La situation sécuritaire est loin d'être rassurante, selon le premier secrétaire du parti. Le Front des forces socialistes (FFS) établit un constat sans complaisance de la situation générale du pays. Ayant tenu ce week-end une session ordinaire du conseil national, le plus vieux parti de l'opposition critique sans ménagements les autorités, qu'il accuse de n'avoir pas su gérer les problèmes auxquels est confronté le pays. Dans sa contribution au conseil national, Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, qualifie la situation à Ghardaïa de « particulièrement sensible ». Exprimant sa « pleine satisfaction » quant aux efforts et au travail accomplis par les élus de son parti, M. Tabbou regrette « l'impréparation de l'Etat à affronter les situations de risques majeurs » et déplore « l'absence de vraies politiques de prévention et de secours ». Le FFS se dit par ailleurs préoccupé par la crise qui secoue le système financier international. Une situation qui, aux yeux du 1er secrétaire, « aura des conséquences inévitables sur le pays ». Aux propos rassurants des responsables du pays, Karim Tabbou ne croit pas. Pour lui ni le chef du gouvernement, ni ses ministres, ni un quelconque autre responsable « ne peut rassurer personne ». Il considère, dans ce contexte, que l'absence d'« un vrai débat » sur la question de la crise financière ne fait qu'augmenter les incertitudes. Incertitudes qu'accentue, précise M.Tabbou, « la méconnaissance du public de la stratégie financière nationale arrêtée par les dirigeants du pays en vue de se prémunir contre la crise mondiale ». Le premier secrétaire revient également sur la situation sécuritaire qui est, de son point de vue, loin d'être rassurante. « Aujourd'hui, les services de sécurité sont contraints de se protéger des attaques pendant que la population est nostalgique de la sécurité et rêve d'une paix improbable », relève M. Tabbou, qui dénonce également le fait que « le pays est, au plan politique et institutionnel, réduit à l'impératif de fonctionnement ». « En matière électorale, c'est la politique de l'encrier », juge-t-il, avant d'ajouter que « le respect des hommes et des femmes de ce pays aurait voulu qu'à quelques mois de l'échéance présidentielle, les choses soient clarifiées ». Pour M. Tabbou, la stratégie politique adoptée par les décideurs est « une violence à la population ». Le FFS évoque également le volet social, affirmant que la majorité des Algériens vit une situation sociale intenable. « Elle a subi des épreuves difficiles pendant le Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire », estime M. Tabbou, qui dénonce, au passage, les augmentations de salaires des députés qu'il considère comme « une vraie opération de troc politique ». Pour lui, il est clair que cette opération vise le discrédit du politique.