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Onde de choc
Publié dans El Watan le 27 - 12 - 2004


Le séisme ravageur qui a frappé hier l'Indonésie a provoqué une onde de choc terrible et terrifiante dans les esprits des Algériens comme s'il s'était produit chez nous. Les traumatismes causés par les calamités naturelles successives que le pays a enregistrées au cours de ces dernières années ont imposé, dans le vécu des Algériens, le syndrome des catastrophes au point où le moindre caprice du ciel, un grondement du tonnerre un peu trop persistant, la moindre rafale de vent qui viendrait à s'inviter dans nos villes et villages provoque au niveau de la population une peur panique et fait craindre le pire. Ce sentiment d'angoisse permanent, voire d'impuissance qui habite les citoyens devant des phénomènes, certains connus, tels que le séisme qui fait désormais partie de notre décor, d'autres nouveaux et moins connus, comme la tempête qui avait soufflé sur la baie d'Alger il n'y a pas longtemps avec une violence rarement vécue en Algérie, se confirme chaque fois un peu plus, mettant à nu l'immense retard enregistré par l'Algérie pour intégrer les risques majeurs dans les logiques de développement du pays. Avec tous les séismes que l'Algérie a connus dans son histoire, notre pays aurait pu et dû en effet devenir un observatoire de référence dans l'étude et la gestion de ce risque de par l'expérience et l'expertise du terrain avec tous les effets bénéfiques induits sur la maîtrise scientifique de ce phénomène et de ses conséquences. Comme on avait longtemps laissé croire, au nom d'un nationalisme étroit, que l'Algérie était épargnée par le sida, les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment pris la mesure de tout l'éventail des autres risques majeurs qui guettent le pays en dehors du séisme qui semble susciter, depuis le dernier tremblement de terre de Zemmouri, un intérêt nouveau. L'expérience douloureuse de ces dernières années a montré que l'Algérie n'était parée ni contre les séismes, ni contre les inondations, ni contre les tempêtes, ni contre les phénomènes marins et autres défis de la nature. Faudrait-il alors continuer seulement à constater les dégâts et à se lamenter sur la sempiternelle absence de moyens comme lors du dernier raz-de-marée de la baie d'Alger où les citoyens ont appris, médusés, que le pays qui engrange des réserves de change jamais égalées, ne disposait même pas d'hélicoptères et de remorqueurs de sauvetage en haute mer ? Parler de stratégie de prévention et de gestion des risques majeurs dans ces conditions-là relève tout simplement de la gageure.

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