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Publication. l'autre maîtresse de Ahmed Saïfi Benziane
Le désir de dire
Publié dans El Watan le 11 - 07 - 2004

Dans son premier roman édité à Dar El Gharb, Ahmed Saïfi Benziane raconte une histoire simple de gens unis par une harmonie de sentiments.
Une histoire dépouillée et sensible qui a le goût amer de nos désillusions collectives. L'autre maîtresse exprime en fait le désir ardent de rendre compte d'une situation précise, d'un moment de vie dans notre chaotique parcours collectif. Dès les premières pages du livre, l'auteur, ancien membre de la direction du parti d'Ahmed Ben Bella, nous restitue, en réminiscences fidèles, une partie de notre nation spoliée de ses valeurs ancestrales. Benziane imprime à son récit, une fonction sociale doublée d'une liaison d'amour inaltérable à l'endroit de toutes ces petites gens qui ont fait et qui continuent de faire l'Algérie, sans fanfares et sans calcul. Des gens qui n'attendent ni piédestal ni lambris. Le roman peut ressembler au journal d'un homme désabusé qui a perdu foi en ses croyances de jeunesse (il ap- partient à la génération des trois révolutions hissées au firmament de notre « devenir national » dans les années 1970), mais n'a pas perdu le goût de la retenue. Un homme que l'aliénation matérielle, qui pleut sur nos têtes, n'a pu amadouer. Sid Ahmed parle de la politique qui a mené un peuple en entier à l'échec mais ne donne pas de leçon sur l'échec. En fait, il tente de donner un éclairage personnel, fatalement subjectif sur les soubresauts d'une histoire confisquée. L'histoire d'une profonde blessure. Benziane écrit une œuvre en accord avec ses idées et dit à sa manière l'univers algérien sans grande quête littéraire et philosophique. Il le dit dans une écriture lucide, agréable à parcourir avec ici et là des termes empruntés à l'argot dans ses connotations exquises et ses sonorités tranchantes comme nos avatars. Les personnages ne sont pas engloutis par les états d'âme de l'auteur. Ils ne sont pas soumis à sa tyrannie. Ils sont vraisemblables pour ne pas dire vrais, concrets, palpables, évoluant en nous et autour de nous. Le style d'écriture et enveloppé de bout en bout d'humour et de joyeuses railleries comme pour se moquer de nous-mêmes. Le drame de la maîtresse d'école, Aïcha la bonne âme, est volontairement diluée dans de joyeuses railleries avec sa veine populaire et sa tendresse contagieuse. Dans sa perception du petit monde qu'il tente de décrire, Sid Ahmed saura non seulement se confondre avec ses personnages mais saura également prendre du recul pour ne pas faire dans le sentimentalisme étriqué. Il parle, à sa manière de « bled miki » en témoin oculaire, mais ne se dérobe pas pour avouer que nous sommes tous responsables de la dérive. Le professeur associé en socioéconomie qu'il est actuellement parviendra à raconter nos drames en raccourcis. Il sait mettre le doigt sur la plaie avec une dose exponentielle de dérision bien de chez nous. Il sait évoquer les marginaux, les anonymes en termes flamboyants, enthousiastes presque, parce que l'ancien activiste des années folles qui a goûté à un peu de prison des « frères », aime les gens d'extraction modeste parce qu'ils lui ressemblent. Il est fils de docker. Il y a dans ce livre de 180 pages, presque une mélancolie des années d'idéalisme et d'amour fou, mangées par la suite, sans couvert, pour la forme, par de voraces mangeurs de rêves, évidemment jamais assouvis. Au bout du compte, dans L'autre maîtresse il y a de l'histoire réelle et de la fable, du document authentique et de la féerie enfantine. Il y a surtout entre les lignes - un vif sentiment de souffrance et d'injustice, exprimés par une majorité silencieuse, mutilée jusqu'à l'extrême par la prédation et le mensonge collectif. C'est la tranchée des humbles qu'a choisie Sid'Ahmed Benziane pour dire sa sensibilité et son désarroi. Il y est arrivé.

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