Quatre jours après le coup d'envoi de la 21e édition du Fespaco, la manifestation est bien lancée. En marge des projections de films et des conférences et rencontres-débats autour du cinéma, le côté commercial prend de plus en plus d'ampleur, surtout à la Maison du peuple avec sa galerie marchande. Pour ce qui est de la participation algérienne, la qualité prime avec 6 productions entre documentaires, courts et longs métrages. Et les avis sont favorables. En fait, grande nouveauté cette année, les projections destinées à la presse sont programmées entre 8h et 12h où plusieurs films en compétition sont projetés. Dimanche dernier, c'était au tour de l'Algérie de marquer sa présence et d'entrer en force dans la compétition. Le coup d'envoi a été donné par le court métrage C'est dimanche, du réalisateur algérien installé en France, Samir Guesmi. C'est dimanche raconte l'histoire de Ibrahim, un petit enfant dont l'enseignant envoie une lettre à son père. Ce dernier, ne sachant pas lire, croit à une lettre faisant l'éloge du gamin. Très fier, il va fêter “l'événement” dans un bar. Et là, il découvre, le pot aux roses… Le public, fort nombreux, et composé de professionnels du métier, en est sorti enthousiaste. Mardi dernier a été le tour de Sektou (ils se sont tus, 2008) de Khaled Benaïssa, et Mascarades (2008) du réalisateur Lyes Salem, de concourir. Le premier dans la catégorie court métrage et le second dans le long métrage. Pour Sektou, selon les bruits de couloir, les critiques le placent comme favori de la compétition. D'ailleurs, les réactions du public “sont très sympathiques, très encourageantes”, selon Khaled Benaïssa. En ce qui concerne la participation de son film à ce festival, le jeune réalisateur nous dira : “C'était très important pour moi, car la salle était pleine de gens qui étaient assez importants pour moi. En plus, c'est à l'échelle internationale, c'est Fespaco. C'est surtout la première projection en 35 mm du film. J'ai vécu ça comme un baptême (…).” Mascarades, lui, a attiré beaucoup de monde en cette soirée de mardi. Les avis étaient tous unanimes à dire que ce film est une véritable réussite cinématographique, dévoilant une autre facette du cinéma algérien. Par ailleurs, parmi les présents à cette 21e édition du Fespaco, la réalisatrice Sabrina Draoui qui, contre tout attente et ce qui a été annoncé, n'est pas venue pour concourir, “mais pour voir ce qui se fait dans le domaine du court métrage, faire la promotion de mon film Goulili et faire des contacts”. Enfin, hier matin, c'est le film de Amor Hakkar, la Maison jaune, qui a été projeté. Ce long métrage, qui a obtenu beaucoup de prix à l'étranger, a, lui aussi attiré le regard des critiques et des présents. À rappeler qu'outre ces deux courts et longs métrages, deux documentaires TV sont en compétition. En outre, dans le cadre des rencontres-débats, une conférence a été organisée par l'ambassade d'Algérie à Ouagadougou. Cette rencontre a été animée par Mme Zahia Yahi, chef de cabinet au ministère de la Culture. Entre autres sujets abordés, le Festival panafricain qui sera organisé en Algérie du 5 au 20 juillet 2009, qui souhaite que “la troisième édition soit réalisée dans deux, trois, quatre ans, mais pas quarante ans après la deuxième édition”. Toujours selon l'oratrice, cette deuxième édition du Panafricain, “célèbre un continent libre, presque totalement. Célèbre un continent qui est peuplé d'intellectuels, de créateurs, d'artistes, d'auteurs, d'écrivains et de cinéastes”. Elle célèbre aussi “la renaissance africaine”. A. I.