Pays dont l'économie continue toujours à carburer grâce aux recettes pétrolières, l'Algérie paie une lourde facture pour ses importations. En ces temps de crise financière mondiale où le prix du pétrole ne cesse de dégringoler, l'Algérie aura ainsi fort à faire afin de joindre les deux bouts : poursuivre les projets de développement lancés tous azimuts et payer une facture d'importation de plus en plus chère. Durant les neuf premiers mois de l'année 2008, indique le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes nationales (Cnis), le commerce extérieur algérien a enregistré un volume des importations de 27,98 milliards de dollars US, soit une augmentation de 39,82% par rapport aux résultats des neuf premiers mois 2007. Le volume global des exportations est estimé, quant à lui, à 63,15 milliards de dollars US, soit une augmentation de 48,63% par rapport à la même période l'année dernière. Ces résultats dégagent un taux de couverture des importations par les exportations, durant la période de référence, de 226%, selon le Cnis. Les statistiques du Cnis font ressortir une hausse pour l'ensemble des produits, avec en tête de classement les « biens d'équipements industriels ». Ainsi, les importations destinées aux équipements qui représentent 32% du total des importations sont passées de 6,06 à 8,89 milliards de dollars US durant la période de référence, soit un accroissement de près de 47%. Les hausses ont aussi concerné les biens destinés à l'outil de production avec 30,7%, les biens alimentaires 67,5% et les biens de consommation non alimentaires avec 20,6%. Pour les biens d'équipement, il s'agit essentiellement, des véhicules de transport de marchandises, de bulldozers, des turboréacteurs et turbopropulseurs. Les biens destinées au fonctionnement de l'outil de production sont constitués essentiellement de tubes et tuyaux, de matériaux de construction (rond à béton, bois, etc.) et des huiles destinées aux industries alimentaires. Par répartition par mode de financement, le Cnis indique que les importations réalisées ont été financées essentiellement cash à raison de 82,60%, soit 23,11 milliards de dollars US, enregistrant ainsi une augmentation de près de 42% par rapport aux neuf mois 2007. Les lignes de crédit ont financé 8,20% du volume global des importations, soit une diminution de 4,38%. Alors que 3,98% ont été financés par le recours aux comptes devises propres, soit un volume de 1,11 milliard de dollars US. Concernant la provenance de ces importations, le rapport du Cnis fait ressortir que c'est avec les pays de l'OCDE que les échanges extérieurs de l'Algérie sont les plus importants et plus particulièrement avec les pays de l'Union européenne. Les importations en provenance de l'UE ont enregistré une hausse de l'ordre de 42,36% avec 14,87 milliards de dollars US. Parmi les principaux fournisseurs, la France occupe toujours le premier rang avec plus de 16,59%, suivie de l'Italie et de l'Espagne avec les proportions respectives de 10,99% et 7,06%. Les pays de l'OCDE (hors UE) viennent en deuxième position, avec une part de 18,08% des importations de l'Algérie. Avec ce groupe, il est à signaler que l'essentiel des échanges est réalisé avec les USA, suivis de la Turquie avec les taux respectifs de 6,18% et 2,88% d'importations. Pour les autres régions, les importations algériennes sont relativement faibles, avec une progression tout de même, en passant de 589 millions de dollars US à 641 millions de dollars US. Avec les pays asiatiques, on affiche une augmentation appréciable de 25,51%, alors que le volume des échanges avec les pays du Maghreb a enregistré une augmentation en passant de 678 millions de dollars US à 1,14 milliard de dollars US. Les pays arabes hors Maghreb ont, quant à eux, enregistré un volume global des échanges de l'ordre de 1,19 milliard de dollars US.