Les dernières mesures prises par le gouvernement pour réduire les importations et encourager la production nationale de médicaments ont donné des ailes aux opérateurs privés algériens. Ces derniers ont salué cette mesure, qu'ils estiment salutaire pour l'industrie locale mise à mal par une concurrence presque déloyale des importations. Les laboratoires implantés en Algérie s'imposent désormais comme une alternative incontournable. C'est donc dans cet état d'esprit que Souad Bendjaballah, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, a effectué, mercredi dernier, une visite à l'unité de production de Biopharm, sise à Oued Smar, dans la banlieue est d'Alger. La visite de la ministre n'est pas fortuite puisqu'elle s'inscrit en droite ligne avec l'action de son département à tendre la main vers les opérateurs en pharmacie, notamment dans la mise en place du réseau national de recherche sur les produits pharmaceutiques. Mme Bendjaballah, lors de sa tournée au sein des lignes de production de Biopharm, a beaucoup insisté sur l'utilité de jeter les bases d'une coopération concrète entre les entreprises et les chercheurs pour mettre des projets en exécution. C'était là également une occasion importante pour Abdelmadjid Kerrar, fondateur et PDG du groupe privé Biopharm, d'aborder les perspectives du développement de la production pharmaceutique et la volonté affichée des opérateurs de couvrir 65% des besoins de l'Algérie en produits génériques à l'horizon 2012. Outre l'idée portant sur la création d'un fonds de recherche financé en partie par l'Etat et les entreprises en vue de pérenniser la recherche dans les nouvelles technologies, il a été également question de la création d'une filière de formation spécialisée dans l'industrie pharmaceutique et la mise en place d'une interface entre l'université et l'entreprise pour la formation et la recherche en matière de biotechnologie. La ministre a visité les différentes installations de cette unité ultra moderne, notamment les lignes de production et le laboratoire de développement mis en place récemment et qui est dédié au développement de produits génériques et à l'innovation dans ce domaine. Mme Bendjaballah a révélé, par ailleurs, l'existence de discussions pour l'élaboration de programmes afin de donner cette filière de tous les moyens dont elle a besoin, en plaidant pour « le regroupement » des compétences algériennes dans leur élaboration, en y associant les compétences établies à l'étranger. Pour rappel, le groupe Biopharm a été créé en 1992, à la faveur des premières mesures de libéralisation de l'économie algérienne. En 2008, cette entreprise privée s'est dotée d'un organe consultatif constitué de personnalités scientifiques nationales et internationales dont les missions consistent à assurer le suivi et l'évaluation des programmes de recherche et de développement. Biopharm, qui a engagé un investissement d'envergure dans le domaine pharmaceutique avec une unité de fabrication de différentes formes galéniques, emploie aujourd'hui près de 500 personnes.