Un colloque sur « Le patrimoine archivistique amazigh ; de l'inventaire à l'exploration » s'est ouvert hier à la Bibliothèque nationale d'Algérie(BNA) pour durer deux jours. Organisé par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) et dédié à la mémoire de son ancien président, Mohand Idir Aït Amrane, décédé le 30 octobre dernier, le colloque se pose « dans une démarche institutionnelle...pour préserver la mémoire nationale ». Ladite démarche a « inspiré » au secrétaire général du HCA, Youcef Merahi, une première recommandation dès l'ouverture de ce colloque : « Un travail de collaboration avec les pays de la rive nord de la Méditerranée. » « Surtout que le contexte s'y prête », a-t-il ajouté. Une manière de parler des fonds d'archives qui se trouvent à l'étranger. Des fonds « pas toujours accessibles », a relevé l'historien Daho Djerbal, présidant les travaux de la première matinée. Les fonds cités se trouvent à Aix-en-Provence, Vicennes et Versailles, en France. Fouad Soufi, du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) ,s'est concentré sur les conditions de l'inscription des fonds dans le patrimoine national. Les intervenants ont évoqué les archives personnelles que les particuliers refusent de céder aux dépositaires institutionnels. Amine Zaoui, directeur de la BNA, a évoqué à ce sujet « le manque de confiance » entre la population et l'Etat. Si Malha Benbrahim de l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), à Paris, peine à parler d« 'archives amazighes » en raison de leur forte dispersion, d'autres utilisent le terme de « fonds virtuels ». Amine Zaoui, qui a exposé la philosophie de la Bibliothèque nationale dans le slogan « Conserver bien, pour bien communiquer », a donné un aperçu sur le fonds documentaire de la BN. Constitués à 50% de documents en langue arabe, et de 45% en langue française, les documents amazighs sont noyés dans les « 3 à 5 %» restants qui englobent les langues étrangères. Le fonds de la BN ne respecte pas à ce titre les dispositions constitutionnelles, a indiqué Amine Zaoui. Une carence qu'il dit pallier en remettant sur les rails « un fonds maghrébin » où il pose « l'espace de l'amazighité ». Dans l'après-midi, Thierry Beker, directeur du centre diocésain d'Alger, devait présenter le fonds amazigh de sa bibliothèque. Djamel Eddine Mechehed devait faire de même avec la bibliothèque privée de la famille Mechehed. Aujourd'hui, les travaux porteront, dans la matinée, sur les archives audiovisuelles avant de se pencher, pour clore, sur l'exploitation des différentes archives.