Avec le procès en appel du coordinateur des sinistrés du séisme, qui aura lieu le 11 novembre, l'affaire du foncier agricole refait surface. L'intéressé, pour rappel, avait été poursuivi par l'ex-wali pour ses déclarations sur le préfabriqué et les terres agricoles détournées de leur vocation à Chlef et à Chettia. Il avait demandé la constitution d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Au lieu de cela, il s'est retrouvé devant les juges pour « menaces, outrage à fonctionnaires et usurpation de qualité ». Des accusations qui lui ont valu une condamnation en première instance à six mois de prison avec sursis. En fait, le président de la coordination des cités en préfabriqué n'a fait qu'exprimer ce que tout le monde ici ne cesse de dénoncer depuis un certain temps. « Nous sommes écœurés par les atteintes répétées à ce qui reste du patrimoine agricole et forestier dans les communes voisines de Chlef et de Chettia », ont déclaré des citoyens qui ont pris attache avec notre bureau. Cette déclaration résume l'impression qui prédomine au sein de la population quant au sort désastreux réservé à des terres agricoles et une forêt de pins d'Alep aux alentours de ces agglomérations. Une avocate avait également dénoncé la gestion de ce dossier lors du procès du coordinateur des sinistrés en mai dernier. En effet, plus de 300 ha d'espaces agricoles ont été défoncés et cédés depuis 2007 au bénéfice de projets de construction dans les domaines de l'habitat et de l'enseignement supérieur. La décision avait reçu l'aval des élus et responsables de l'époque qui ne semblaient guère se soucier des dégâts qu'ils causeraient à l'environnement et à l'urbanisme local. Ils se sont cachés derrière « l'absence d'assiettes foncières » pour justifier leur choix, au moment où des terrains pouvant abriter ces équipements étaient en jachère, notamment à la sortie sud de Chlef par où passe le tronçon de l'autoroute Est-ouest. D'ailleurs, toutes les recommandations faites au lendemain du séisme de 1980 par des experts nationaux et étrangers privilégiaient cette option, à savoir l'extension de la ville au Sud, pour plusieurs raisons.