Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20, le groupe des pays avancés et des pays émergeants, ont tenu hier à Sao Paulo, au Brésil, une réunion sur la crise financière mondiale dans la perspective de la tenue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, le 15 novembre. Ce sommet a été convoqué par le président américain George W. Bush sous la pression des Européens afin de trouver une réponse coordonnée à la crise mondiale. En attendant la diffusion d'un communiqué final aujourd'hui, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a d'ores et déjà invité les pays participant à cette réunion à trouver de nouveaux mécanismes financiers pour surmonter la crise. « La crise nous donne l'occasion de procéder à de vrais changements », a-t-il lancé. Pour sa part, lors de sa première allocution radiophonique hebdomadaire, le président élu américain, M. Obama, a assuré que son gouvernement se mettrait au travail dès sa prise de fonctions, le 20 janvier, parce qu'« il n'y a pas un moment à perdre ». Après le plan Paulson de sauvetage des banques adopté en octobre, les Etats-Unis « auront besoin d'autres actions pendant cette transition et les mois suivants » pour contrer la propagation de la crise à toute l'économie, a-t-il prévenu. Il a souhaité « un plan de sauvetage pour la classe moyenne » qui permette de « créer des emplois et soulager les familles qui voient leurs salaires se réduire et les économies de toute une vie disparaître ». La veille, il avait appelé le Congrès à adopter au plus vite un plan de relance, assurant que s'il ne le faisait pas, ce serait « la première mesure » qu'il prendrait en tant que Président. Les dirigeants de l'Union européenne, quant à eux, ont coordonné vendredi dernier à Bruxelles leurs positions avant le sommet. « Nous demandons à être écoutés et entendus et vite », a déclaré le président français Nicolas Sarkozy, qui préside l'Union européenne. « Je ne viens pas participer à un sommet de mondanités, les Européens ne se contenteront pas de quelques principes vagues. » Il a assuré que l'Europe avait « une position commune assez détaillée » en vue du sommet et que ses dirigeants étaient « tous d'accord sur la nécessité absolue d'une coordination des politiques économiques » pour faire face à la crise. Présidé par le Brésil, le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux tiers de sa population. Il rassemble 7 pays aux économies avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), l'Union européenne plus les principaux pays émergeants (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie).