Des tribus chiites et sunnites d'Irak ont manifesté samedi dernier pour rejeter les critiques adressées par les dirigeants kurdes contre la création de « comités de soutien » favorables à un Etat central dans des régions où les Kurdes estiment être majoritaires. Fait inimaginable autrefois, des centaines de manifestants ont applaudi le nom du Premier ministre chiite, Nouri Al Maliki, à Tikrit, le berceau sunnite de l'ancien président Saddam Hussein. Des défilés ont également eu lieu dans la ville sunnite de Hawija et dans les villes chiites de Karbala, Najaf, Nassiriyah, Samawah et Hilla. « Nous voulons un Irak unifié », « Kirkouk, Mossoul et Diyala sont irakiennes » ont scandé les manifestants à Tikrit faisant allusion aux villes et régions que les Kurdes considèrent comme faisant partie de leur territoire et veulent les rattacher à leurs trois provinces du Nord. « Les tribus irakiennes soutiennent les positions patriotiques de Maliki en faveur de la préservation de l'unité de l'Irak, de l'établissement d'un Etat de droit et en faveur de la réécriture de la Constitution », a assuré le député Farhan Al Aoud, conseiller du Premier ministre pour la province. Le chef du gouvernement a déclaré récemment qu'il souhaitait une modification de la loi fondamentale pour donner plus de pouvoir à l'Etat fédéral par rapport aux provinces. Le gouverneur de la province de Kerbala, Aqil Al Khazali, a rejeté l'allégation des Kurdes selon qui ces comités sont anticonstitutionnels. « Y a-t-il un problème si le gouvernement tend la main aux tribus irakiennes pour l'avenir du nouvel Irak ? Veulent-ils que nous parlions des violations qu'ils commettent ? Les peshmergas (combattants kurdes) sont-ils constitutionnels ? », a-t-il lancé aux manifestants.