La Coordination des adjoints de l'éducation fait une véritable démonstration de force. La majorité des établissements scolaires du moyen et du secondaire, a été paralysée hier encore au deuxième jour de la grève des adjoints de l'éducation. Le mot d'ordre de grève a été respecté et largement suivi. « Le taux de suivi de la grève est de 84% à l'échelle nationale », affirme le secrétaire général du Syndicat des adjoints de l'éducation, Mourad Ferkati, affichant ainsi sa satisfaction. Selon lui, la corporation des adjoints de l'éducation s'est mobilisée massivement derrière le syndicat pour arracher leurs revendications socioprofessionnelles. « Dans les wilayas comme Béjaïa, Khenchela et Sétif, le taux de suivi de la grève est de 100%. Dans d'autres wilayas, il varie entre 70 et 90%. Que ce soit au centre, à l'est ou à l'ouest du pays, les travailleurs ont été au rendez-vous », se réjouit-il. Le syndicat n'a enregistré un faible taux de participation que dans peu de wilayas, telles que Mila où seulement 57% des adjoints de l'éducation ont répondu à l'appel. « Cela est dû au manque d'information », estime-t-il. En dépit des pressions subies par certains adjoints de l'éducation durant la première journée de la grève, les travailleurs ont montré, dit-il, leur détermination à aller jusqu'au bout de leur action. Ils ne veulent pas baisser les bras avant la satisfaction de leurs revendications. Des revendications qui portent, en particulier, sur la reconsidération du droit de ce corps à la promotion, conformément à l'article 38 de la Fonction publique. Un corps composé, selon notre interlocuteur, de près de 50 000 travailleurs. En outre, le syndicat demande la classification des adjoints de l'éducation dans la catégorie 10 au lieu de la 7 (classification établie par la nouvelle grille des salaires), la réduction du volume horaire du travail de 36 heures/par semaine à 28 heures/par semaine et la suppression des permanences durant les périodes des vacances scolaires. L'ampleur de la mobilisation ne semble pas inquiéter les responsables du ministère de l'Education puisque, jusqu'à hier soir, aucun contact n'a été établi avec le syndicat pour l'ouverture d'un dialogue en vue de mettre un terme à la contestation. « Nous n'avons pas été contactés jusqu'à aujourd'hui », a déclaré Mourad Ferkati. Le silence de la tutelle risque de durcir le bras de fer qui l'oppose à cette organisation syndicale. Cette dernière semble bien déterminée à aller jusqu'au bout. D'autres actions sont d'ores et déjà en préparation afin de maintenir la mobilisation. Il s'agit notamment de l'organisation d'une autre grève dans les jours à venir. « Nous allons opter pour un nouveau débrayage qui durera, peut-être, une semaine. Cette option sera examinée durant les prochains jours et la décision finale sera prise en fonction des propositions qui émaneront des bureaux de wilaya du syndicat », souligne-t-il. La grève des adjoints de l'éducation se poursuivra jusqu'à demain.